Ni coupable, ni innocent. La saga judiciaire de DSK se conclut par un fiasco. A défaut de procès les protagonistes de l'affaire du Sofitel de New York sont condamnés à vivre marqués du sceau de la suspicion. De violeur pour l'un, d'affabulatrice pour l'autre.
Trois mois en enfer et une décision de justice à la Salomon qui laisse un goût étrange d'inachevé, de zone grise dans laquelle une mère ne reconnaîtrait pas ses petits.
Au plan judiciaire, DSK n’est pas reconnu innocent des accusations portées à son encontre par Nafissatou Diallo. Cyrus Vance, le procureur américain considère seulement que faute de preuves décisives, la crédibilité de l'accusatrice, trop altérée, ne permettra pas de faire condamner DSK.
Sur Mediapart, Jade Lindgaard relève un paradoxe : "La parole de la victime supposée a détruit son pouvoir d'accusatrice en dépit d'indices très gênants pour Dominique Strauss-Kahn réunis par la police new-yorkaise".
L'affaire est pourtant loin d'être achevée tant les zones d'ombres demeurent. Elle reste hors normes en raison du mélange explosif de ses aspects politiques, médiatiques et éthiques. Emotion et raison font rarement bon ménage.
Elle se prolongera rapidement par l'action engagée au civil dans une recherche d'indemnisation qui jettera un peu plus le trouble sur la personnalité de Nafissatou Diallo. Autant de questions qui ne manqueront pas d'alimenter la théorie du complot.
A défaut de machination, l'affaire du Sofitel de New York a incontestablement des airs de tragédie grecque. Le dernier mot pourrait revenir à Socrate : Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien.
Reste une attente, fruit du voyeurisme médiatique. Celle d'entendre, enfin, la version des faits de DSK. C'est juste une question de temps.
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