Billy Wild (Céka & Griffon)

Par Mo

Céka - Griffon © Akiléos - 2009

État du Darkwest, aux alentours du 16 septembre 1787.

Une tête est mise à prix ! C’est celle de Billy Wild, légendaire chasseur de prime qui affiche à son compteur 240 âmes qu’il a fait passer de vie à trépas. Alors, autant se méfier et rester cloîtré chez soi, car Wild a la gâchette sensible, d’autant qu’il est sacrément contrarié en ce moment !

Ce qui le rend de si méchante humeur, c’est qu’il ne parvient pas à mettre la main sur Linus, un charlatan diront certains, un ami dira Billy… quoique… il revient sur son jugement ces derniers temps. Car depuis sa rencontre avec Linus, Billy Wild n’est plus le même. Il y a encore deux ans, Billy –de son vrai nom Hans Güt – était encore un adolescent malingre, la tête de turc des gosses de son village. En mauvaise posture, prêt à se faire rosser par une bande de sales gosses, Linus avait pris la défense de Hans. C’était la première fois que quelqu’un lui venait en aide et ça, Billy ne l’oubliera jamais. Le gosse a voué rapidement une admiration sans bornes à ce vieux médecin excentrique et mystérieux alors, il ne s’est pas méfier quand Linus lui a fait boire un breuvage étrange… non… il ne s’est douté de rien… Aujourd’hui visiblement, Billy doit payer à la caisse et payer comptant le service que lui a rendu Linus… Service ? Billy n’en est pas si sûr…

« Je me rappelle bien le jour où je l’ai vu pour la première fois. Je vivais encore chez ma pauv’mère à l’époque. J’étais pas le même, pour sûr… Sûr que si je me recroisais, je ne me reconnaitrais pas ! ».

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Quelle claque de plaisir cette lecture ! Je l’avais senti venir a à peine quelques pages du début de l’intégrale (172 pages). L’ambiance, le ton, le rythme… tout est là pour assurer le dépaysement. Les planches sont immenses et peu bavardes, la narration essentiellement composée d’une voix-off (celle de Billy) et de quelques dialogues. Comme dans les bons vieux westerns spaghetti, les personnages économisent leur salive et parlent quand il y a matière à parler. Dans Billy Wild, Guillaume Griffon s’est arraché sur les ambiances graphiques. Tout y est, le colt à la ceinture, le sang, les balles qui fusent, les jeux de regard et même ce petit souffle de vent chaud qui matérialise le petit détail qui attrape le regard du lecteur : mèche de cheveux ou foulard qui ondule alors que le reste ne bronche pas d’un poil lors d’une scène de duel. Sans trop se forcer, le lecteur entendrait même ce petit air d’harmonica qu’on entend dans Le Bon, la brute et le Truand :

Sauf que dans Billy Wild, il y a de ça mais pas que… La série ne se contente pas d’être un pastiche des ambiances de Sergio Leone… ôhh que non !

Sur cette ambiance western, se greffe une quête personnelle : celle de Billy. Physiquement, Billy Wild me fait penser à Firfin, l’elfe des Légendes des contrées oubliées de Chevalier & Ségur. Son objectif premier est de retrouver Linus, mais les rebondissements dans l’intrigue viennent enrichir cet univers -où l’on croisera d’autres légendes du Far West- et se nourrissent de références issues de la littérature fantastique… Le lecteur va voir Wild mûrir et se détacher de son objectif initial (retrouver Linus) pour faire un bilan de son parcours, de son don et de l’intérêt qu’il en tire. Il va tenter de comprendre enfin qui il est devenu, les étapes par lesquelles il a du passer, digérer son désir de vengeance pour laisser place à autre chose.

« Car il faut bien admettre que Linus était un point d’interrogation à lui tout seul. Je l’ai compris la première fois que je suis rentré dans sa roulotte. Linus n’était pas un charlatan comme il le laissait paraître. Grand Dieu non ! Mais c’était qui alors ? » (Billy Wild).

Une lecture que je partage avec Mango et les participants aux

Sur un conseil de Choco (il date de mai 2010), cet avis intègre le Challenge PAL Sèches

Une tuerie cette série !! Je vous la recommande chaudement !

Un très bel objet que cette intégrale. Elle contient notamment des bonus magnifique (planches originales, recherche du personnage, Fanart…). J’y ai notamment découvert un nouvel auteur : Julien Noirel

L’avis de David, celui d’Yvan et La Pistache.

Extrait :

« En fait, ce qui m’intéressait le plus, c’était qui je pouvais devenir grâce à Linus ! Et qui étais-je devenu au fait ? Un surhomme ? Un mutant ? Un damné ? Je ne le savais pas exactement ! C’est de ça dont j’avais envie de causer avec Linus ! » (Billy Wild).

Billy Wild

Intégrale

Diptyque terminé

Éditeur : Akiléos

Collection : Regard Noir et Blanc

Dessinateur : Guillaume GRIFFON

Scénariste : CEKA

Dépôt légal (de l’intégrale) : avril 2009

Bulles bulles bulles…

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Billy Wild, intégrale – Céka – Griffon © Akiléos – 2009