L'hiver, Noël même.
Entre Noël et le jour de l'an pour être plus précis.
Je travaillais alors pour TV5 et je devais m'extirper de ma famille et de mes amis du 418 pour revenir dans le 514 et travailler sur une collaboration avec les Français qui au bout du compte, ne verrais jamais le jour (do they ever?). 5 jours de travail de recherchiste qui serait suivi d'un retour pour fêter le jour de l'an dans le 418.
Mais ce soir de décembre, je ne pouvais tout simplement pas rester chez moi. La nuit était trop belle. J'ai consulté mon journal culturel rapidement et j'ai trouvé Muriel Moreno qui faisait un spectacle de DJ dans le secteur. J'ai appelé pour m'informer du lieu du bar. "...Métro Beaudry..." qu'on m'avait dit.
J'étais trop imbu de moi-même et convaincu de me retrouver au lit avec la sculpturale Muriel (rien de moins) pour réfléchir proprement. Ne roulant pas sur l'or, on m'avait de plus confirmé que le spectacle/set était gratuit. Je l'avais lu et entendu. Good. Dans mon budget. J'avais marché en sifflotant comme le chevalier sur le sentier de la conquête.
À l'entrée, ma présence brisait visiblement la conversation entre deux filles qui y trainaient. Je semblais tant faire problème que j'ai dû confirmer que c'était bien l'endroit où la belle Muriel allait se donner. On m'avait bien confirmé mais on m'avait alors fait payer à la fois un 3$...
-C'est pas gratuit?
-Non.
...et un autre 5 $ de vestiaire.
-Je peux pas garder mon coat?
-Non.
Terminant ma bière je me suis levé, j'ai repris mon manteau et j'ai quitté les lieux, ma marche de la honte suivie dans la joie des gouines et de efféminés des lieux, dans un état de choc total. J'ai dû marcher une bonne vingtaine de minutes avant de revenir à mes sens.
Que venait-il de se passer? Je resortais la tête de l'eau où on me poussait. Largué par la pression sociale.
Yip
J'ai ravalé mon arrogance.
Avec quelques Gins et un peu de Jack.
Un gêné sourire dans mon pack sack.