C’est l’un de mes films favoris car “Eyes wide shut” laisse les portes ouvertes, la ligne entre le réel et le rêve est très fine, quelques fois on ne sait plus où on se trouve et l’imagination se libère, il exige que l’on soit très observateur, attentif, les sens et l’érotisme se réveillent, le suspens et la surprise créent des moments d’intensité complexe. Dans mon cas “Eyes wide shut” a été une source d’inspiration pour des nouveaux fantasmes à partager avec ma petite amie.
Les rôles principales de ce filme sont joués par Tom Cruise et Nicole Kidman (qui est vraiment extraordinaire) et il est réalisé par le grand Stanley Kubrick, qui ne put assister à la première car il mourut quelques jours avant la fin du montage. Le scénario, une des pièces fondamentales du filme, fut adapté par Kubrick lui-même avec l’aide de Frederic Raphael du roman “Récit rêvé” d’Arthur Schnitzler.
Est-ce qu’une femme mariée peut tout abandonner pour un marin qu’elle vient juste de rencontrer et qui la séduite puissamment ? Peut-on laisser une vie confortable pour s’abandonner à une passion intense et soudaine ? Le sexe a-t-il plus de pouvoir que l’amour ? A première vue on pourrait dire que non, que la luxure n’est pas plus forte et que c’est pour ça qu’Alice (Nicole Kidman) ne succombe pas et n’abandonne pas Bill (Tom Cruise). Cependant les conclusions ne sont pas si évidentes car nous voyons Bill motivé par la douleur de la confession de sa femme, explorer une facette dangereuse et énigmatique de New York.
Bill s’infiltre dans une secte qui n’a pas pour but de conquérir le monde, ni une conspiration en marche. C’est là que nous voyons une des scènes les plus érotiques du cinéma, une orgie sophistiquée dans une belle demeure, des hommes masqués et avec des toges ont des relations sexuelles avec des très belles femmes qui sont payées pour satisfaire leur moindres désirs.
“Fidelio”, le mot de passe grâce auquel Bill peut s’infiltrer, nous aide à comprendre la proposition du film, son véritable thème : la tension entre les désirs charnels et la fidélité. Fidelio, l’opéra en deux actes de Beethoven, est un hymne à la fidélité et à la force de l’amour : Léonore, épouse de Florestan, s’infiltre dans une prison déguisée de gardien en prenant la place d’un gardien appelé Fidelio, pour sauver son mari.
Alice sauve Bill à deux reprises, elle libère sa recherche (ou rêve) et elle le reçoit finalement après son aventure. L’érotisme et la sensualité finissent par s’incarner en elle, ou peut-être même dans les deux, dans le couple qui une fois de plus démontre sa force et résiste aux tentations.
Extraordinaire film, le meilleur hommage à un réalisateur aussi génial que Stanley Kubrick. Si tu ne l’as pas encore vu, j’espère t’avoir donné envie de le faire car tu ne seras pas déçu.
Miruton