Je n'aurai pas la prétention de présenter ici les Jardins Albert Kahn, que j'étais apparemment, il y a quelques jours, le dernier parisien à ne pas connaître.
A l'issue de ma première visite, une des rares journées de grand soleil de cette fin août, j'ai envie d'évoquer cet endroit magique, plein de grâce et de douceur où il me tarde déjà de retourner à la recherce des effets du temps sur la nature. Je me contenterai toutefois de quelques mots pour dire les sensations ressenties dans ce(s) cadre(s) où le Grand Charles B. aurait, s'il avait patienté quelques années, pu trouver la source de ce calme, ce luxe et cette volupté qui lui étaient si chers.
J'aime la forêt vosgienne pour sa fraîcheur, la roseraie pour ses fragrances et ses couleurs, le jardin japonais pour le zen de sa minéralité liquide et solide et la collection de photographies de ce banquier origénial. C'est un lieu essentiel près de Paris, un lieu qui, dans la grande conurbation parfois si peu urbaine où nous promenons notre spleen, des besoins de nature et de silence serein peuvent être satisfaits. La poésie des jardins supposerait que nous ayons conservé de nos gènes animaux la capacité de parler avec les végétaux et les minéraux qui nous accueillent avec une telle sérénité, une telle bonhomie.
Certes, en cette journée de carte postale gorgée de soleil, les divisions d'assaut des touristes en tongues et shorts, casquettes et iPhones, étouffaient un peu la poésie facilement onirique des lieux par leur pullulement agité et sonore. Mais en harmonie avec la poésie ambiante, Albert Kahn a du planter quelques graines de tolérance et de longanimité, et ce qui serait apparu ailleurs comme des hordes gesticulant dans le seul but de gâter mon plaisir n'apparaissait, finalement, que comme une simple obligation de la civillité. Cette contrainte, toutefois, a considérablement handicapé le photographe en moi. En lestant mon équipage pour ces contrées exotiques de mon Nikon, je n'avais pas en tête de me transformer en un Martin Parr du samedi. Sans vouloir non plus me faire l'Albert Londres des jardins des Hauts-de-Seine, j'aurais aimé mieux rendre compte en images de la richesse de ma visite. J'ai du me faire plus modeste et c'est peut-être tant mieux.
Comme je cherchais un accompagnement musical léger et estival pour vous emmener en promenade, Dick Annegarn s'est imposé comme le jardinier-chanteur préféré des fleurs et des légumes, des géraniums et des anémones...
Celles et ceux qui seraient aussi ignorants que moi pourraient préparer leur prochaine visite des Jardins en consultant le site "officiel", fort bien agencé. Cliquer ICI.
Fidèle à ma récente promesse, je ne puis clore un billert sans évoquer la sortie prochaine de La guerre est déclarée. Valérie Donzelli dans son nouveau film, c'est le regard audacieux, le charme et la finesse qui nous avaient jeté dans les bras de La Reine des Pommes. Avec une gravité, une profondeur qui restent rares dans le cinéma français. Surtout que la Dame à la Gravité Dansante et la Profondeur Musicale. Donzelli rime avec Minelli.