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La cétoine dorée

Publié le 24 août 2011 par Corboland78

Pour le Grand Robert, la cétoine dorée est un insecte coléoptère (Scarabéidés) aux vives couleurs métalliques. On l’appelle aussi hanneton des roses, ce qu’Apollinaire avait certainement en tête quand il écrivit « Tu te sens tout heureux une rose est sur la table / Et tu observes au lieu d’écrire ton conte en prose / La cétoine qui dort dans le cœur d’une rose ».

Plus prosaïquement, l’insecte mesure 14-20mm de long, son corps est large et aplati, sa coloration est très variable allant du vert doré brillant au brun bronzé en passant par le bleu ou le violet,  avec de petites bandes blanches transversales à l’arrière des élytres. Il vit à la lisière des bois et en milieux découverts, commun il est visible de mai à octobre. La cétoine dorée vole avec les élytres fermés, les ailes postérieures sortent par des fentes latérales. Elle se nourrit de pollen et de nectar et on la voit donc souvent posée sur des fleurs, surtout les roses, mais aussi les fleurs de spirées et de nombreuses autres plantes. Notez qu’il s’agit d’une espèce protégée.

La larve épaisse et ressemblant à un ver blanc, se développe dans le bois en décomposition de souches d’arbres ou dans le sol. La nymphose a lieu dans une capsule aux parois fermes, un cocon réalisé avec une sécrétion visqueuse et de la terre.

Jean-Henri Favre a lui aussi son avis sur la formation du cocon des cétoines, voici ce qu’il en dit, d’après ses expériences in vitro, dans ses Souvenirs entomologiques :

« La céramique de la Cétoine fait-elle usage, elle aussi, de quelque terre grasse ? On le dirait d’après les livres, qui s’accordent à voir dans les coques du Hanneton, de l’Orycte, de la Cétoine et autres, des constructions terreuses. Les livres, en général aveugles compilations et non recueils de faits directement observés, m’inspirent médiocre confiance. Mes doutes s’aggravent ici de ce que le ver de la Cétoine ne saurait trouver autour de lui, dans un étroit rayon, parmi les feuilles pourries, la glaise nécessaire.

Moi-même, fouillant en long et en large dans le tas, je serais fort embarrassé s’il me fallait cueillir, en matière plastique, de quoi remplir un simple dé à coudre. Que sera-ce du ver, ne changeant plus de place quand vient l’heure de s’enfermer dans une coque ? Il ne peut cueillir qu’autour de lui. Et qu’y trouve-t-il ? Uniquement des débris de feuilles, de l’humus, mauvais ciment qui ne fait pas prise. La conséquence s’impose : le ver doit avoir d’autres ressources.

Dire ces ressources m’exposera peut-être à la sotte accusation d’un réalisme sans vergogne. Certaines idées nous effarouchent, très simples néanmoins et conformes à la sainte naïveté des choses. La nature n’a pas nos scrupules : elle va droit à son but, insoucieuse de nos approbations et de nos répugnances. Faisons taire des délicatesses déplacées ; devenons un peu bêtes si nous voulons comprendre la belle économie de l’industrie des bêtes. Gazons du mieux, mais ne reculons pas devant la vérité.

Le ver de la Cétoine va se construire un coffre où se fera la transformation, travail délicat entre tous ; il va s’édifier une enceinte, je dirais presque se filer un cocon. Pour ourdir le sien, la chenille possède tubes à soie et filière. Lui, qui ne peut faire usage des choses de l’extérieur, n’a rien de rien, semble-t-il. Erreur. Son indigence n’est qu’apparente. Comme la chenille, il a des réserves intimes en matériaux de construction ; il a même une filière, mais au pôle opposé. Son réservoir à ciment, c’est l’intestin. »

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