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Game Other - Oncle Sam & Max la menace

Publié le 20 février 2008 par Benjamin Mialot
Sam & Max - Season OneRessusciter une œuvre culte est une démarche pour le moins risquée, des gens comme les développeurs de Bethesda en savent quelque chose avec leur Fallout 3. Telltale Games s'en est pourtant accommodé à merveille. Le studio à l'origine de l'adaptation un peu molle de Bone est en effet parvenu à imposer son appropriation de Max, le lapin psychopathe et Sam, cabot raisonnablement dérangé, comme une digne héritière de l'inoubliable point & click Sam & Max - Hit the Road (Lucasarts, 1993, ouch).
Certes, les inspecteurs de police freelance créés par Steve Purcell (leurs premières aventures sont parues sous forme de comics, regroupés en TPB sous le titre Surfin' the Highway) constituent, à la base, un matériau de premier choix. Pourtant, entre la décision de passer le tout à la moulinette 3D, la réalisation sous forme d'épisodes et le traitement opéré par d'autres développeurs sur une franchise elle aussi culte (Leisure Suit Larry, bien parti pour être une nouvelle fois massacré avec l'itération en cours de production), il y avait de quoi avoir légèrement les pétoches. A tort, au regard de la montée en puissance qui caractérise la première saison et de la cohérence qu'elle affiche dans son ensemble.
Premier bon point : les graphismes. Comme c'était déjà le cas il y a deux ans, on peut regretter la bonne vieille 2D, toujours efficace lorsqu'elle est bien maniée (Runaway) et trouver un peu cheap le rendu en trois dimensions choisi par Telltale. Ce serait oublier que le minimalisme technique sied parfaitement aux péripéties cartoony du duo et que, du design inspiré à la palette de couleurs, l'équipe a pondu quelque chose de franchement mignon à défaut de donner un coup de fouet au marché de la carte graphique. Marché dont je me contrefous tant l'ivresse m'importe plus que le flacon, cela va sans dire, surtout quand je me fais un devoir de ne pas (trop) courber l'échine en ce qui concerne la mise à jour de ma configuration.
Viennent ensuite les énigmes, essentielles à tout bon jeu d'aventure qui se respecte. Dans Sam & Max, celles-ci sont plutôt bien équilibrées. En dépit de quelques allers-retours lourdingues et d'une infime poignée de raisonnements tordus, difficile en effet de se retrouver aussi coincé qu'un poisson rouge dans un coquillage décoratif. Une belle performance au regard de l'absurdité de l'univers dans lequel Sam & Max mènent leurs six enquêtes. Des enquêtes reliées par un même fil conducteur, celui de l'hypnose, et par quelques personnages récurrents qu'il faudra satisfaire pour pouvoir progresser : Sybile, la psychologue-tatoueuse-journaliste à scandale... qui change de métier à chaque fois, Bosco, l'épicier parano qui se dote régulièrement d'un nouveau déguisement, d'un accent correspondant (français, russe...) et d'une invention farfelue qu'il vous cèdera si vous y mettez le prix. Ce ne sont pas les seuls protagonistes (tarés) dignes d'intérêt, les créateurs ayant effectué un boulot formidable au niveau des doublages, des dialogues aux bons morceau de répartie assassine, de cynisme et de n'importe quoi, de la variété des environnements et des petits détails qui changent tout (affiches qui se renouvellent, Sam qui met une über-baffe à Max quand il est sur son chemin, placard où s'accumulent vos trophées, messages sur le répondeur...).
Ainsi, du casino de la Toy Mafia à des studios de télévision en passant par la Maison Blanche et le repaire lunaire du grand méchant, il vous faudra mettre fin aux méfaits d'une statue géante d'Abraham Lincoln ou de mafieux affublés d'une tête de Teddy Bear aux yeux exhorbités De fait, entre les passages obliges pour progresser et les vastes possibilité de dialogues ou de commentaires, on se retrouve rapidement à cliquer partout où l'on peut le faire et exploiter la moindre réplique pour découvrir les tonnes d'easter eggs planqués par les auteurs. Du coup, la durée de vie de l'ensemble de cette saison en devient tout à fait satisfaisante, surtout au prix auquel on peut se la procurer (le premier pas vers l'achat immodéré de goodies). Alors oui, Sam & Max - Season One pêche un peu par sa facilité, l'histoire primant sur les mécanismes, comme le prouvent les mini-jeux anecdotiques. Mais au regard de la qualité de la finition de cette première livraison (les musiques jazzy sont elles aussi excellentes), de la verve critique qui sommeille sous les couches de loufoquerie (les émissions débilitantes auxquelles il faut prendre part, le président des USA représenté en une marionnette stupide et inculte...) et de l'exercice prodigué aux zygomatiques, je ne ferai pas le journaliste faussement intègre en sabrant d'un point le verdict du Père Siffleur.
Sam & Max

Sam & Max - Season One (Telltale Games) - 2006-2007
Verdict du Père Siffleur
Père Siffleur
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