Alors que le débat sur l’euthanasie a été vivement relancé par l’affaire du médecin Bayonnais, les pouvoirs publics sont tenus de réagir de manière pondérée car nous assistons à un véritable clivage au sein de la population Française. En effet, un sondage publié récemment dans la presse hexagonale indique que la moitié des Français est favorable à une forme de légalisation de l’euthanasie en cas d’encadrement particulièrement strict. A l’inverse, une autre tranche de la population est vigoureusement opposée à cette opportunité comme en témoignent les récentes manifestations en ce sens qui se sont déroulées au cours des derniers jours sur le territoire hexagonal. Dès lors, il serait de bon aloi d’engager un débat public englobant aussi bien les patients que les professionnels de santé en passant par l’Assurance Maladie ou encore les mutuelles santé. En effet, une mutuelle santé bénéficie d’une relation privilégiée avec ses adhérents ce qui lui permet d’envisager ouvertement l’évocation de cette thématique si intime.
A cet égard, il convient d’avoir conscience que les mutuelles santé sont désormais fondamentales dans le paysage médical Français si bien que leur rôle outrepasse très largement celui d’organisme de protection sociale complémentaire. Cependant, les pouvoirs publics et en particulier le Ministère de la Santé ont un rôle tout aussi important et la récente déclaration de Nora Berra, Secrétaire d’Etat à la Santé revêt une dimension prioritaire : « Au-delà des faits, sur lesquels nous devons laisser la Justice se prononcer, les récents évènements à Bayonne ont réveillé le questionnement intime de chacun d’entre nous sur la fin de vie. Je veux dire sincèrement à ceux qui militent pour la légalisation de l’euthanasie active que j’entends leurs arguments et que je comprends la douleur des familles et de ceux qui voient souffrir ceux qu’ils aiment ». A travers cette réaction pondérée, il est parfaitement perceptible que les pouvoirs publics oscillent également et ne souhaitent pas prendre de décision hâtives. Il apparaît effectivement primordial de prendre en considération l’ensemble des avis formulés sur le territoire hexagonal par toutes les parties en présence.