Contrôler l'élevage en liberté.

Par Selectionsavicoles

CONTROLER L’ELEVAGE EN LIBERTE

Nous avons déjà eu l'occasion de montrer les quelques avantages qu'offre l'élevage des pigeons en liberté et, en regard, les aléas qu'il présente. Aléas dont la plupart ne sont pas le fait de ce mode d'élevage mais dûs à la négligence ou au "désintéressement" de l'éleveur.

Avant d'en venir à l'examen de l'élevage en volière, nous croyons bon d'indiquer à ceux de nos lecteurs qui habitent la campa­gne les moyens d'améliorer les rendements de l'élevage en liberté et de pallier certains de ses avatars. Ceci au cas où quelques uns d'entre eux préféreraient la "liberté" à la volière, vu les frais de premier établissement qu'implique ce dernier mode d'élevage.

Si l'on veut que l'élevage des pigeons en liberté soit fructueux, développer ses avan­tages et minimiser ses inconvénients, il est nécessaire d'abord de prendre la décision de diriger et non de laisser les oiseaux se "dé­brouiller' selon leur fantaisie.

Dès lors, la première chose à faire est de doter les pigeons d'un pigeonnier, de l'amé­nager, de le maintenir "habitable". Il n'est pas nécessaire d'avoir un véritable pigeonnier comme on en voit divers modèles plus ou moins typiques. Un petit grenier en fera très bien l'office s'il est orienté vers le soleil, avec ses "trous de sortie" à l'abri des vents. La pièce devra cependant avoir des possibilités d'aération suffisante et, sur le sol, une cou­che de sable fin perrnettra de fréquents net­toyages faciles au rateau. Le grand principe, en la matière, est que l'équipe des reproduc­teurs ne doit être composée strictement que de couples bien appareillés afin d'éviter les perturbations fatales que causent les mâles ou femelles célibataires.

Donc le pigeonnier comportera autant de doubles cases qu'il y aura de couples. Il faut que chaque couple ait son chez soi, bien à lui, et n'aille pas chercher à nicher ailleurs.

Si la double case est maintenue constam­ment en état de propreté, elle ne sera pas désertée pour un trou de mur inconfortable ou un dangereux croisement de poutres sous le hangar.

Jusqu'ici rien de difficile : un simple amé­nagement, avec ameublement sommaire de caisses à deux compartiments et quelques soins de propreté réguliers.

Mais il faudra exercer une surveillance sur les jeunes. Si le nombre de couples paraît suffisant, il n'y aura qu'à supprimer les jeu­nes au fur et à mesure qu'ils seront en état de satisfaire à la consommation.

Mais lorsqu'on voudra constituer de nou­veaux couples, attention. On ne devra pas laisser les jeunes s'arranger entre eux, en toute liberté, d'autant que les vieux intervien­dront dans la bagarre. Les jeunes candidats à la reproduction seront séparés de l'équipe avant qu'ils aient trois mois et chambrés à part sans liberté. Lorsqu'ils auront six ou huit mois (suivant la grosseur de la race), l'éle­veur les appareillera lui‑même, en évitant la consanguinité, puis installera le nouveau couple dans le pigeonnier. Pour cela, il "bou­clera" dans une nouvelle double case, clôtu­rée par un grillage provisoire, les nouveaux époux.

Afin que les autres reproducteurs ne vien­nent pas les déranger et qu'eux‑mêmes ne se dépareillent pas, ils demeureront derrière leur grillage jusqu'à ce que la femelle ait pon­du ses deux oeufs et commencé l'incuba­tion. Alors, le soir à la nuit tombante, on pour­ra enlever le grillage et rendre le nouveau couple, bien marié, aux joies de la liberté. Et il entrera dans l'équipe des reproducteurs sans coup férir.