Vilipendé avant même sa sortie, éreinté par la critique ensuite, on a laissé aucune chance au Conan de Marcus Niespel . Normal, le film arrive après celui de John Milius qui, comme Le choc des Titans de Desmond Davis, a fait date dans les mémoires. Difficile donc de voir Conan le barbare 2011 sans un apriori négatif et un oeil sévère. Pourtant, Niespel est un réalisateur visuellement capable (Pathfinder, Massacre à la tronçonneuse : Le Commencement) et pas forcément une mauvaise recrue pour diriger Conan, meilleure en tout cas que Brett Ratner.
Le problème de s’attaquer à l’adaptation d’un personnage mythique du 9ème et du 7ème art, c’est de se confronter au fantasme de chacun d’entre-nous sur ce que devrait être le film. C’est pareil avec Marvel; comment adhérer totalement à une direction prise sur un film comme Captain Amercia, alors qu’on a tous au fond de nous une idée de ce qu’on aurait aimé voir, et qu’on a pas vu. Pour ma part, plus de sueur et de testotérone auraient fait du bien au First Avenger, trop Boy Scout et pas assez autoritaire à mon goût. Passé ce constat, on peut aussi apprécier un film dans la logique avec laquelle il a été pensé et produit.
Conan le barbare 2011 est une production Millenium Films (Expendables,Hell driver, Le médaillon, Replicant). Et au regard de toutes les prods Millenium à voir ici, on ne peut pas dire que ce soit le pire. Millenium films – comme Cannon Films avant eux – squatte la niche des séries B (voire Z), en proposant des produits néo-beauf à un public consentant. A vous de voir.