Pour la première fois, Paris va accueillir le festival des films de la diaspora, créé en 1993 à New York aux (Etats-Unis). Neuf films au total seront projetés pendant trois jours au cinéma Clé de la capitale française.
Le Festival international des films de la diaspora africaine ouvre ses portes du 2 au 4 septembre au cinéma La Clé à Paris (France). Créé depuis 1993 à New York aux Etats-Unis (The Africain Diaspora International Film Festival), cet événement cinématographique s’est déroulé dans certaines villes américaines, entre autres Jersey City, Chicago, Washington D.C et New York. Elle se tient pour la première fois à Paris en France dans le but d’amorcer un dialogue avec d’autres audiences et présenter 19 années de travail réalisé déjà aux Etats-Unis.
Des réalisateurs de divers horizons prendront part à cette rencontre du septième art dans la capitale française avec des films tournés au Brésil, au Burkina Faso, en Colombie, aux Etats-Unis, etc. Pour cette première édition à Paris, les organisateurs n’ont pas retenu les candidatures des réalisateurs d’Afrique centrale. Il n’y aura donc pas de réalisateur de la RDC à ce rendez-vous cinématographique à Paris. Le film «Besouro» du brésilien João Daniel Tikhomiroff, sous-titré en français, inaugurera le festival. Ce film d’action de 94 minutes retrace l’impressionnante histoire de résistance et de révolte du légendaire Besouro Mangangá, un esclave rebelle du Brésil des années 1920 ; avec l’aide des orishas (dieux) afro-brésiliens et sa maîtrise de l’art martiale de la Capoeira, il s’est battu pour sa dignité d’homme noir et pour la liberté de son peuple.
Cinq films seront projetés le samedi 3 septembre prochain. Le premier est «Une femme pas comme les autres» de Adboulaye Dao du Burkina Faso. C’est le récit de Mina, incarnée par Georgette Paré, une femme dépitée par l’infidélité de son mari et décide de prendre un deuxième époux dans sa vie. Ce même jour sera projeté le film « Comment conquérir l’Amérique en une nuit » de Dany Laferriere (Canada/Haiti, 2004, 96min, comédie en français). C’est l’histoire de Gégé, jeune Haïtien dans la trentaine, fraîchement arrivé à Montréal avec pour mission de conquérir l’Amérique en charmant la femme blonde ; il débarque chez Fanfan, son oncle casanier qui a troqué la poésie contre un bon vieux taxi…
Le deuxième film de la soirée du samedi est un documentaire musical en français et espagnol de 52 minutes intitulé « Les fils de Benkos » de Lucas Silva (Colombie/France, 2003) « Les fils de Benkos sont les descendants d’un esclave enfui qui a fondé, au début du XVIIIè siècle, le tout premier village libre de Colombie. La culture africaine en Colombie vue et racontée à travers le prisme de leurs musiques : le son palenquero, la musique venue de Cuba arrivée en Colombie en 1920. La Champeta, musique exclusive des pauvres et déshérités qui a tout balayé sur son passage », indique-t-on.
Le quatrième film de la soirée est « Mozart noir à Cuba » de Steve et Stéphanie James (Guadeloupe/Cuba, 2006, 52 minutes, documentaire en français et espagnol avec sous-titres français). Ce film est consacré à la vie du Chevalier de Saint Georges 1745-1799), compositeur, violoniste et chef d’orchestre Guadeloupéen, fils d’une esclave et de son maître, histoire raconté à travers une semaine d’activités culturelles qui lui ont été consacrées à Cuba.
« Les seigneurs de Harlem » de Bill Duke (USA, 1997, 130 minutes, en anglais avec sous-titres français) est le dernier film du samedi.
La dernière journée du festival, le dimanche 4 septembre, proposera quatre films. Il s’agit de « Family motel » de Helene Klodawsky (Canada/Somali, 2008, 88mins, drame anglais avec sous-titres français) ; de « Le temps des camarades » de Mohamed Chrif Tribak (Maroc, 2009, 103mins, drame historique en français et arabe avec sous-titres français) ; à nouveau de « Besouro » de João Daniel Tikhomiroff (Brésil, 2010, 94mins, action en portugais avec sous-titres français) ; et finalement de « Fais danser la poussière de Christian Faure (France, 2009, 90mins, drame en français).
Par Martin Enyimo