Conte moderne

Comme chaque année, le prince Vajiralongkorn, 58 ans, héritier du trône, se rend à Munich, en Bavière. Pour quoi faire? l'histoire ne le dit pas. En villégiature, sans doute. 
Mais cette année, son avion, "un boeing 737 qu'il pilote lui-même"  "a été saisi par Herr Walter Schneider, un administrateur judiciaire, le 11 juillet dernier, pour forcer le gouvernement thaïlandais à payer  les 30 millions d'euros que Bangkok doit à une société allemande, Walter Bau AG, pour un projet autoroutier construit en Thaïlande il y a 20 ans." La Thaïlande n'a jamais payé, et l'entreprise allemande est en liquidation judiciaire. Le Prince n'est donc pour rien dans ce conflit entre les deux états.
Contraint et forcé de prolonger son séjour munichois, mais méfiant désormais, "le prince a “caché” sa voiture Mercedes dans le parking privé d’un luxueux hôtel de Munich où elle est surveillée par une dizaine de gardes du corps. Il a également fait retirer les plaques thaïlandaises de la voiture et les a fait remplacer par des plaques diplomatiques".
"Le ministre des Affaires étrangères thaïlandais, Kasit Piromya, s’est immédiatement rendu en Allemagne afin de discuter de l’affaire avec la sous-secrétaire aux Affaires étrangères allemande, Cornelia Pieper. Celle-ci a regretté les désagréments causés au prince héritier mais rappelé que la justice allemande était indépendante et avait le dernier mot." "Bangkok comme Berlin ont assuré que l'incident ne devrait pas faire ombrage aux relations diplomatiques entre les deux pays."
Peu après, "un tribunal de Munich a statué le 14 juillet que l'avion pouvait être restitué, mais il a exigé le versement d'une caution correspondant à sa valeur estimée en attendant que la justice détermine à qui il appartient."
Rasséréné, "le Prince occupe son temps en Bavière en faisant notamment la cueillette des fraises, l'une de ses grandes passions, écrit le Bild am Sonntag," cité par LePetitJournal. "Il y va presque tous les jours", précise le journal, qui décrit la joie d'un paysan près de Freising : récemment, le prince et ses amis "ont emporté 60 kilos" de fraises."Cependant, "la Thaïlande a refusé de payer cette somme, assurant avoir prouvé que l'avion était la propriété privée du prince et ne pouvait donc pas être saisi en tant que bien de l'Etat". Alors, début aout, las de voir le temps passer, "le prince héritier a proposé dans un communiqué de payer la caution réclamée par la justice allemande sur ses deniers personnels afin de préserver les relations diplomatiques entre la Thaïlande et l'Allemagne."Le feuilleton germano-thaï de l'été a ainsi suivi son cours, trouvant son dénouement le 10 aout dernier: "Le séquestre sur l'avion a été levé... hier (mardi) vers 18h00", a annoncé à l'AFP le vice-président du tribunal de Landshut, en Bavière (sud de l'Allemagne), Christoph Fellner. Le prince héritier de Thaïlande va ainsi "pouvoir récupérer son avion après l'acceptation par le gouvernement de Bangkok de payer la caution réclamée pour lever la saisie en Allemagne du Boeing 737, a-t-on appris de sources juridiques allemandes.Un avocat allemand spécialisé dans les affaires d'insolvabilité a conclu un accord avec le nouveau gouvernement thaïlandais concernant le remboursement de dettes, à l'origine de cette affaire, remontant à une vingtaine d'années", selon Les Echos. Il était une fois un prince et son gros avion... Sources: RFI, LePetitJournal, HuffingtonPost, BangkokPost, Europe1, 20Minutes, AFP, LesEchos,En italique, les citations  des articles indiqués.