Jeux d'enfants ★★★★☆
Réalisateur : Yann Samuell
Acteurs : Guillaume Canet, Marion Cotillard, ...
Long-métrage français
Durée : 01h33min
Synopsis : Une vie entière pour se dire "je t'aime". 80 ans pour démarrer une histoire d'amour. Et tout ça à cause d'un jeu. Ou peut-être grâce à un jeu. Sophie et Julien ont défini les règles du jeu. Ils en sont, pour le restant de leurs vies, les arbitres et souvent les victimes. "Cap ou pas cap ?" "Cap ! Bien sûr ! " Ils sont cap de tout : du meilleur comme du pire. Bafouer tous les tabous, défier tous les interdits, braver toutes les autorités, rire, se faire mal. Cap de tout !? sauf, peut-être de s'avouer qu'ils s'aiment.
Ce jeu commence avec un pari innocent : un pari afin d'oublier que Maman est gravement malade, afin d'oublier quand toute la classe te traite de sale polak. Et quelques paris plus tard, le jeu devient ce qu'il y a de plus beau, de plus fort dans la vie des deux enfants. Et ainsi la vie passe, le jeu reste, de plus en plus intense, comme la passion. Et chaque fois qu'ils se répondent "Cap !", ils se disent "Je t'aime plus que ma propre vie". "Plus que ma propre vie ?" "Cap !"
Critique : Moi qui ai pour habitude de ne pas aimer le cinéma français je me suis laissée transporter dans cette histoire de paris autodestructeurs. Prêts à tout pour être cap. On se demande jusqu'où ils iront. Ils se détruisent mutuellement et pourtant leur amour est indéfectible malgré le temps qui passe. Se blesser pour mieux s'aimer ? Le tout est placé dans une atmosphère colorée, remplie d'humour et de musique omniprésente. La vie en rose résonnant à tout va les emporte dans leur propre monde. Monde totalement décalé de leur réalité où la vie ne leur a pas fait de cadeau. Je t'aime, moi non plus, cap ou pas cap, le jeu est prenant, un peu trop.
Le duo Guillaume Canet et Marion Cotillard est simplement magique, naturel, agréable. L'histoire est tellement banale, tellement simple qu'elle en devient touchante. Ni un film romantique, ni un drame, c'est juste l'histoire d'un jeu dont on ne peut plus distinguer les limites. Les protagonistes s'enlisent dans une relation malsaine qui ne les fait pas grandir malgré le temps qui passe. Jeux d'enfants, certes, mais sans aucune innocence. Sauf peut-être cet amour inavoué qui les ronge jusqu'à la fin.
J'en suis tombée amoureuse. De plus, les Liégeois y reconnaîtront leur ville dans certains plans, notamment un bus du TEC. Ca casse un peu tout de voir ce vieux bus rouge et jaune dans un film aussi beau mais pas déplaisant. Une perle quoi qu'il en soit.
Citation
Sacrée Sophie, le jeu avait repris sur les chapeaux de roue.
Du bonheur à l'état pur, brut, natif, volcanique, quel pied !
C'était mieux que tout, mieux que la drogue, mieux que l'héro, mieux que la dope, coke, crack, fix, joint, shit, shoot, snif, pét', ganja, marie-jeanne, cannabis, beuh, peyotl, buvard, acide, LSD, extasy. Mieux que le sexe, mieux que la fellation, soixante-neuf, partouze, masturbation, tantrisme, kama-sutra, brouette thaïlandaise.
Mieux que le Nutella au beurre de cacahuète et le milk-shake banane.
Mieux que toutes les trilogies de George Lucas, l'intégrale des Muppet Show, la fin de 2001.
Mieux que le déhanché d'Emma Peel, Marilyn, la Schtroumpfette, Lara Croft, Naomi Campbell et le grain de beauté de Cindy Crawford.
Mieux que la face B d'Abbey Road, les solos d'Hendrix, le petit pas de Neil Armstrong sur la lune. Le Space Mountain, la ronde du Père Noël, la fortune de Bill Gates, les transes du Dalaï lama, les NDE, la résurrection de Lazare, toutes les piquouzes de testostérone de Schwarzy, le collagène dans les lèvres de Pamela Anderson.
Mieux que Woodstock et les rave parties les plus orgasmiques.
Mieux que la défonce de Sade, Yann Rimbaud, Morrison et Castaneda.
Mieux que la liberté.
Mieux que la vie…