La firme de Mountain View a fait les gros titres en fin de semaine dernière en annonçant une version de son produit Street View® consacrée aux cours de l’Amazone et du Rio Negro. Un second projet évoqué par le géant du web a fait couler moins d’encre mais n’en est pas moins ambitieux : Google DTC Street View®.
Qu’il s’agisse de visiter virtuellement villes et villages du monde, d’évaluer l’attrait d’un quartier lors d’une recherche immobilière ou simplement de baguenauder à la recherche de saynètes cocasses, Street View® s’est en quelques années révélé être un fascinant outil de visualisation pour des centaines de millions d’utilisateurs.
Une question demeurait toutefois en suspens : que se passe-t-il quand la route s’arrête ? Ou, comme on se plaît à le demander chez Google® : le panneau publicitaire qui tombe dans la forêt a-t-il un impact commercial s’il n’y a personne pour le voir ?
C’est en partant de cette interrogation philosophique que les compères Brin et Page ont eu l’idée folle de photographier le cours d’une des dernières terrae incognitae de notre planète, le fleuve Amazone.
Pour Larry Page, le PDG de Google®, il s’agit d’une évidence : « nous sommes avant tout un organisme de médiation de recherche. Or nos clients n’ont l’opportunité d’offrir leur mécénat qu’à des recherches dont le résultat est déjà connu. A ce titre, le mystère est néfaste pour notre business model œuvre philanthropique. De plus, le mystère laisse nos usagers sur leur faim, et nous sommes totalement contre la faim. La faim c’est le Mal. C’est pourquoi nous nous sommes donnés pour mission de démystériser l’univers. »
En termes de mystère, l’Amazonie représente en effet un monument incontournable. On peut prédire sans craindre de se tromper que des millions d’utilisateurs suivront avec délices les pérégrinations du Street View Boat® et découvriront avec délectation les échoppes et épaves qui parsèment le cours du fleuve mythique, témoins d’une colonisation difficile de cette zone inhospitalière, espérant sans doute en zoomant sur les feuillages impénétrables de la forêt d’émeraude y trouver les dernières tribus perdues de l’Humanité pour placer avec fierté leurs captures d’écran sur Picasa®. En tout cas avant que des trafiquants de drogue ne leur mettent la main dessus.
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Les mini Street View Cars® seront laissées sur place afin de permettre aux habitants de continuer à photographier leur environnement.
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Mais il ne s’agit là que de l’enrichissement le plus spectaculaire de Street View®. De manière plus discrète, Google® entend s’appuyer sur son nouvel outil social, Google +®, pour lancer Google DTC Street View®.
Si le théâtre des opérations est plus réduit, le nombre d’utilisateurs du réseau social de la firme permettra toutefois de couvrir des distances sans commune mesure avec le cours de l’Amazone : 6 mètres d’intestins chez chacun des 25 millions d’inscrits à Google +® représentent 150000km de voies explorables.
« C’est formidable ! » s’enthousiasme Eric Schmidt, le Monsieur Chaise Exécutif de Mountain View. « Imaginez une coloscopie ininterrompue qui couvre presque quatre fois le périmètre de notre planète ! En quelques mois, nos utilisateurs se sont familiarisés avec le concept de Cercles® et se sont employés à les Élargir®. Il leur sera donc très facile de s’introduire une mini Street View Car® dans le rectum quand nous le leur demanderons, et c’est un univers insoupçonné qui se révèlera alors au monde entier ! »
Quelques voix ont toutefois fait entendre leur opposition de principe au projet durant le week-end. Ainsi Christian Vanneste, le député UMP du Nord connu pour son attitude ambivalente quant à l’introduction de corps étrangers dans le rectum, déclare craindre une trop grande exposition de l’intime à de parfaits inconnus.
Des réserves qu’Eric Schmidt balaie d’un revers de main : « l’intime, c’est pour les criminels. Si vous faites quelque chose et que vous voulez que personne ne le sache, peut-être devriez-vous déjà commencer par ne pas le faire. Si vous ne voulez pas que Google DTC Street View® vous explore, c’est sans doute que vous avez des choses à cacher, et c’est Mal. Heureusement, l’immense majorité de nos utilisateurs a une attitude bien plus positive et partage avec nous ses images, ses e-mails, ses contacts, ses conversations instantanées, ses appels téléphoniques, son agenda, ses interrogations ou sa promotion personnelle. Ils accueilleront Google DTC Street View® avec des petits glapissements de joie. »
Au quartier général de Google®, on semble cependant avoir entendu les inquiétudes des utilisateurs les plus rétrogrades. Le service presse de la firme a ainsi annoncé que les mini Street View Cars® seront enduites de lubrifiant : « il est maintenant possible de jouer à Angry Birds® dans Google +®. »