Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir, grâce à l’œil avisé de Mlle Sylvie, que mon dernier post intitulé « Maré : genèse d’un drame annoncé » avait été repris intégralement dans l’article « affrontements sanglants à Maré (Kanaky) », article issu d’un blog au nom évocateur de « Servir le peuple ». Un blog, tiens-toi bien au pinceau, j'enlève l'échelle, communiste-révolutionnaire-marxiste-léniniste-maoïste (je cite), ni plus, ni plus. J’entends d’ici l’ami JM se fendre la poire, de là haut.
Diantre ! Je ne m’attendais pas, en effet, à illustrer de la sorte et bien malgré moi un argumentaire visant à imputer la responsabilité du drame de Maré aux puissants colons caldoches (sic), à la domination impérialiste (re-sic) et à l’autorité coloniale française (re-re-sic).
Certes, il est précisé (je cite encore) que mon article est « plutôt hostile au mouvement ».
Soit.
Mais deux questions me brûlent cependant les lèvres :
- Comment pourrais-je être hostile à un mouvement dont j’ignorais l’existence il y a tout juste une heure ?
- Pourquoi, dans ce cas, reproduire alors mon article ?
La logique révolutionnaire emprunte parfois des chemins tortueux que la raison ignore. De même qu’il est tout aussi ignoré par l’auteur de cet article que Nidoïsh Naisseline, le PDG d’Aircal au cœur du conflit, loin d’être un puissant colon caldoche ou un suppôt de l’impérialisme occidental est avant tout un chef coutumier Kanak, grand chef de l’île de Maré, et un chef d'entreprise. N’est-ce pas justement le fait de voir un Kanak chef d’entreprise qui perturbe grandement ces chantres des idées toutes faites ? Les choses seraient tellement plus simple si, au poste de M. Naisseline, se trouvait un méchant Blanc impérialiste...