Triste journée...
Triste, car le temps exécrable ne drainera que peu de monde au BSF, et triste surtout, car la nouvelle de la catastrophe du
Pukkelpop s'est répandue comme une trainée de poudre sur le site du festival à partir de 19h. A côté de ces jeunes qui ont perdu la vie, fauchés par les éléments déchaînés, alors qu'ils voulaient
seulement vivre leur passion de la musique, tout ce qui va suivre est bien dérisoire.
J'adresse avant tout mes condoléances à leurs familles et à leurs amis.
C'est donc devant un public réduit d'une soixantaine de personnes que le talentueux Ian Kelly démarra son set.
Le Canadien bénéficiera finalement d'un ciel relativement clément et pourra faire entendre son folk-pop de qualité, rappelant quelque peu Tom Mc Rae, dans des conditions assez
correctes.
Ian tente de redonner le sourire aux courageux spectateurs présents qui malgré tout taperont dans les mains et lui accorderont un accueil plutôt chaleureux totalement
mérité.
Ce type là a une excellente voix et ses compos tiennent bien la route. On se réjouit d'avance de le revoir dans des circonstances plus favorable à la diffusion de son art.
Petite pause de circonstance, chacun cherchant un endroit sec où se poser.
Pas facile non plus pour les photographes d'exercer leur métier lorsqu'il pleut. Je servis même de porte-parapluie à Fabienne qui se devait de ramener des bons clichés de la performance de
Polyphonic Size.
Le band actuel se compose des 2 filles de Roger-Marc, Mandy (claviers) et Alice (guitare), de Mika Nagazaki bassiste de Ghinzu, et de Jill and Géraldine (par ailleurs membres du
groupe belge Les Vedettes) qui remplacent France Lhermitte aux vocaux.
Et cerise sur le gâteau, la présence ce soir de JJ Burnel le célèbre bassiste des Stranglers
en invité de marque sur quelques titres. Le band, derrière lequel trônent deux écrans lumineux qui serviront aussi à Karl Bartos, offre toujours ce rock mélange de guitares , de synthés et de
boîtes à rythmes qui le caractérise. "Moderne-classique", "Happy Couples" titre de Claude Perwez, "Night is coming on", "Nagasaki mon amour"... Kitsch,
mais irrésistible !
T'as raison Jean Jacques, qu'est ce qu'on est con quand même !
" Walking Class Hero" résonne sur la place chanté à deux voix avec Roger-Marc.
"Winston & Julia" interprété en dernier titre viendra clore 60 minutes bien agréables où la nostalgie avait sa place.
Deux coups de canon à confetti tirés par Roger-Marc, & the show is over !
Sympa !
Mais celui que beaucoup attendaient ce soir, c'est bien Karl Bartos.
L'ex percussionniste du groupe Kraftwerk de 1975 à 1991 nous a présenté un show très proche de ceux qu'offrait jadis son ancien groupe.
Même s'il a entretemps fondé Electric Music, band de musique électronique très similaire à Kraftwerk et sorti un album solo "Communication",en 2003, au vu
de ce qu'il nous a montré aujourd'hui, Karl ne renie en aucun cas son passé.
Epaulé par une projection constante de clips sur les écrans érigés derrière lui et aidé par Mathias Black derrière ses consoles, c'est à un florilège de
titres de Kraftwerk que nous aurons droit en alternance avec d'autres titres plus personnels de sa carrière solo.
Quel bonheur de réentendre "Tour de France"," Man Machine", "Trans Europ Express", "We are the Robots"," Ultraviolet", tous morceaux de bravoure rentrés au panthéon de la
musique électronique.
Septante cinq minutes durant lesquelles les quelques cinq cent personnes présentes ont bu du petit lait.
JPROCK
lien vers les photos de Fabienne Cresens