Écrit par Mutations
Lundi, 22 Août 2011 07:22
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Les autorités administratives et les forces de l'ordre de la ville de Meiganga dans l'Adamaoua, ont dû faire face à la grogne des fidèles de l'Eglise évangélique luthérienne «du» Cameroun (Eelc), mécontents à cause de l'interdiction de la tenue de leur synode prévu du 19 au 21 août prochain qui devait déboucher à l'élection du bureau de cette tendance de l'Eelc. Tendance dont les activités avaient été interdites dans toute la région par le gouverneur, Enow Abrams Egbé. «Vers la fin du mois de juillet, les membres de cette tendance de l'Eelc ont saisi le sous-préfet de Meiganga pour obtenir une déclaration de manifestation publique pour organiser leur synode. Conformément à l'arrêté du gouverneur interdisant les activités de cette église, le sous-préfet n'a pas répondu favorablement à leur demande. Mais ils ont voulu, contre vents et marées, organiser ce synode. Dans un Etat de droit comme le nôtre, force doit rester à la loi : c'est pourquoi nous sommes intervenus pour faire respecter la loi», déclare le préfet du Mbéré, Emile Mendoua Mfoulou.
Tout commence jeudi 18 août dernier avec un «concert pacifique» qui devait se tenir en prélude au synode prévu le lendemain. Mais, cet évènement est interrompu par le sous-préfet de Meiganga,Célestin Messi, qui débarque avec des éléments de la gendarmerie et de la police à l'église Ndazanaba, une chapelle sise au centre-ville et considérée comme le fief de l'Eelc version «du». Cette démonstration de force ne sera pas vue d'un bon ? il par ces fidèles. Un appel au rassemblement est lancé dans la nuit en guise de riposte. Le lendemain, vendredi 19 août, une foule immense va braver la pluie pour converger vers la chapelle de la tendance rivale, c'est-à-dire l'Eglise évangélique luthérienne «au» Cameroun, située à l'entrée de la ville. «Les manifestants voulaient entrer de force dans l'église pour tenir leur synode. Mais comme la police qui avait encerclée le temple les en empêchait, ils se sont révoltés et c'est là que tout a dégénéré. Ils ont commencé à jeter les pierres», confie Phillipe M. un témoin oculaire.
Colonel retraité
La réunion de crise qui se tient entre temps entre les leaders de l'Eelc version «du» et les autorités administratives ne va pas désamorcer la situation. Les manifestants renoncent à entrer dans la chapelle de la tendance rivale toujours protégée par la police, et se déportent à la résidence de l'évêque régional située à quelques encablures du temple. Cette demeure sera saccagée sans ménagement.
Le révérend Jean Marc Djouldé et sa famille vont se sauver de justesse. Le domicile de l'évangéliste Etienne Nomgué, située à un jet de pierres de là, ne sera pas épargné par les manifestants. Vers 19h, les manifestants s'installent avec lampes et matelas en face de l'église. Très vite, les forces de l'ordre sont débordées. Des renforts sont aussitôt demandés à Ngaoundéré. L'arrivée des renforts va inverser le rapport de force. Des arrestations de manifestants ont lieu dans la foulée. Parmi les personnes interpellées, le colonel à la retraite Robert Madougou Yaya, par ailleurs «coordonnateur national de transition».
Ce dernier est transféré à Ngaoundéré, et gardé à vue à la prison centrale. «Nous n'avons pas pris cette décision de gaieté de c?ur, mais parce que ce monsieur a été pris en flagrant délit de trouble à l'ordre public, destruction de biens et incitation à la violence. Le maintien de l'ordre public est notre mission régalienne», affirme le gouverneur, joint au téléphone. Quant à Yadji Bello, le président du comité d'organisation de ce synode, il a été placé en garde à vue au Gmi de Ngaoundéré, tandis que Elie Hamadou, le coordonnateur de cette tendance de l'Eelc dans le Mbéré, a été conduit à la légion de gendarmerie de Ngaoundéré. Le pasteur Benjamin Bétaré, Yadji Doko, Mboyanga et quelques jeunes ont été également gardés à vue à la brigade terre de Meiganga. Au moment où nous allions sous presse, le calme était revenu dans la ville. Mais les forces de l'ordre venues de Nagoundéré n'avaient pas encore levé le camp.
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