Dans la peau de Jim Carrey

Publié le 22 août 2011 par Didier Vincent

Film me, I'm famous

 

Carrey VIP ! C'est au Brésil et lord Jim filme la foule qui le prend en photo. People en miroir. Apparition christique de la star. Les magazines people regorgent de ces instantanés qui vont ensuite tapissser les poubelles de l'oubli. Etre une star, être harcelé, adulé. Etre un individu métonymique (car on n'aime qu'une facette de vous et qu'on croit vous aimer en entier). C'est un amour sincère mais frelaté. La désillusion arrive le temps que le papier glacé se satine en sépia. On aime l'acteur en vous, mais vous n'êtes plus un acteur lorsque la rencontre se fait. C'est comme d'un écrivain ou d'un peintre. On ne recontre guère que l'homme. Le divin est dans l'image, justement, dans cette distance infinie qui vous fige en icône. C'est pourquoi Jim, ici, cherche la distance, l'exutoire. Filmer l'impensable, filmer l'unanimité des autres à reconnaître votre masque alors que vous n'êtes même pas là, même plus là. Et que vous n'avez sans doute jamais été là où on pense vous aduler. Icône christique : pléonasme.