Voici un extrait de l'article de Marguerite dans Passerelle Eco n°42 été 2011, "Le village, en collectif : Lakabe" :
"Les premiers habitants du village alternatif de Lakabe sont arrivés en 1980, occupant quelques maisons en ruines, dans un hameau abandonné depuis 20 ans par ses habitants originels. De ces pionniers, il ne reste qu'une poignée de personnes dans le Lakabe en 2011, sans oublier quelques-uns de leurs enfants et petits-enfants.
Cette situation d'occupation est relativement commune dans le paysage "ruralternatif" espagnol. Les Pyrénées en particulier, victimes de l'exode rural depuis plus d'un demi-siècle, regorgent de villages abandonnés comme autant d'invitations aux âmes avides d'une vie plus en accord avec les principes et idéaux libertaires. De toutes ces initiatives, peu ont surmonté le cap de quelques années, voire quelques mois car le contraste est violent entre la campagne rêvée et la réalité rustique. Conflits, manque de ressources économiques... les raisons des abandons sont aussi multiples que variées, et avec ses 31 bougies, Lakabe fait figure d'exception.
Jusqu'en 1995, le hameau n'était relié au reste du monde que par un petit sentier, par lequel il a fallu acheminer meubles, matériaux de construction, bétonnières et même un piano... à dos de mule.
Après ces années de travail acharné, le hameau offre aujourd'hui un visage rieur avec des maisons jolies et confortables, des places pavées, des fontaines ornementées, des troupeaux et potagers.
Le développement des infrastructures et un certain confort matériel sont sans doute les fruits les plus visibles et les plus évidents de ces années d'efforts. Le garde-manger de la communauté inspire un sentiment d'abondance : salade d'un vert éclatant, poireaux, conserves de tomate, fromages et chorizos... sont mis à la disposition de tous et toutes."