Papillon,
tu me nargues
En volant ainsi dans l’espace,
De fleur en fleur
Et bien plus haut.
Tu ne sauras pas
Que moi aussi je vole, je plonge,
Mais dans un autre espace,
Celui qui est en moi,
Que me creuse le silence
Et dont j’ai fait mon domaine,
Prêt toujours à me satisfaire
De solitudes ou de visites.
05-11-95
Pâquerette,
Qu’avons-nous en commun ?
Je crois que tous les deux
Nous goûtons la saveur
De l’instant prolongé par le silence,
Ce temps où nous nous sentons
Vivre
De notre présence en nous
21.03.95
Guillevic, Quotidiennes, Gallimard 2002, pp. 95 et 51.
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II
Un jour encore et c’est pour voir
Et pour aimer ces choses
Qui auraient pu rester
Pour toujours dans le noir
À ne pas être vues
Un jour encore
Pour voir le jour
Tâter l’espace et le gagner.
Un jour pour approuver
Ce que vaut la lumière.
Et pour y faire
Tout ce que c’est que vivre
Un jour encore
Guillevic, « Au jour le jour », in Terre à bonheur, éditions Seghers, 1951, 1985, 2004, p. 86.
Guillevic dans Poezibao :
bio-bibliographie, extrait 1, extrait 2, extrait 3, extrait 4, Mots et images de Guillevic (parution), extraits 5, Relier (note de lecture de T. Hordé), extraits 6, article adhérer à une absence (Saténik Bagdassarova), notes sur la poésie, ext. 7, ext. 8