Alors que je comptais commencer par le compte-rendu de Tuer le père d'Amélie Nothomb (Albin Michel), j'ai changé d'avis. Non franchement, je l'ai trouvé sans magie, sans la richesse de vocabulaire à laquelle l'auteur belge nous avait habituées et avec, comment dire, une intrigue plutôt plate. Le lire n'est vraiment pas une nécessité. Par contre j'ai beaucoup aimé le nouveau roman d'Eliette Abécassis Et te voici permise à tout homme (Albin Michel également). Il m'a fait penser à la veine intime de La Répudiée, un de ses livres précédents.
Anna et Simon sont divorcés civilement depuis 3 ans mais dans un cruel jeu de pouvoir, Simon refuse le Guet, le divorce religieux selon la loi juive. Sans ce document qui la dit alors 'permise à tout homme', Anna ne pourra pas se remarier et encore moins avoir un enfant qui sera alors considéré comme un bâtard. La jeune femme, très fidèle à sa foi, se retrouve prisonnière de règles archaïques, alors même qu'elle est amoureuse de Simon, juif comme elle. Eliette Abécassis parvient, autour de cette règle particulière, à écrire un roman poignant qui étreint le cœur. Car il décrit parfaitement un une des mille et une façons d'asservir les femmes. Que ce soit du fait des hommes, des autorités religieuses ou des deux comme malheureusement trop souvent encore. Et c'est en cela qu'il a une porté universelle.