Captain America : First Avenger nous plonge dans les premières années de l'univers Marvel. Le frêle et timide Steve Rogers se porte volontaire pour participer à un programme expérimental qui va le transformer en un super soldat connu sous le nom de Captain America. Allié à Bucky Barnes et Peggy Carter, il sera confronté à la diabolique organisation Hydra, dirigée par le redoutable Red Skull...
Captain America : First Avenger (2011, 2h03), film américain réalisé par Joe Johnston, avec Chris Evans, Hayley Atwell, Sebastian Stan…
Il est de notoriété quasi publique que, depuis sa création en 1940, Captain America est pétri de
valeurs toutes nationalistes américaines. Des pieds à la tête, il arbore les couleurs du drapeau états-unien et s’en va faire la guerre aux nazis (en tout cas au début). Les sentiments nationalistes et le patriotisme me gênent aux entournures, et ce héros de Marvel en est un parfait exemple. Soit. Faisons nous-même preuve de nuance et replaçons à la fois la création du personnage et les idées qu’il est supposé porter dans leur contexte et concentrons-nous sur le film. Après tout, chaque héros symbolise des idées qui sont bien souvent similaires. Pour une fois qu’il y en a un qui ne s’en cache pas. Deuxième précision : comme le sous titre le suggère, ce Captain America ouvre explicitement la porte (et pour le constater, patienter jusqu’à la fin du générique) à un cross-over fameux de l’univers Marvel incarné par « Les Vengeurs » (The Avengers en V.O.) réunissant plusieurs héros, dont Thor déjà présenté, mais aussi Iron Man parmi d’autres.Si on oublie l’idéologie sous-jacente (et, à la rigueur, bien rendue…), le scénario tient sur un ticket de métro composté : Steve Rogers cumule les tares physiques. Petit, frêle, malade. Il n’incarne pas le prototype du parfait soldat, comme il s’en recrute à la pelle en ces temps de Guerre Mondiale. Pourtant, il veut en découdre. S’il n’a pas la force, il a le courage. Ou la folie, c’est au choix. On devine aussi qu’il a soif de cette reconnaissance dont un de ses amis d’enfance jouit, en termes de prestance et de conquêtes… féminines. En Europe, les nazis continuent leur expansion ainsi que leur recherche de puissance notamment en s’affairant pour récupérer un trésor d’Odin lui même. Cependant, un des dignitaires du régime en charge de ces recherches paranormales apprécie beaucoup ce pouvoir, et compte bien le mettre à profit pour lui et sa propre organisation. Au milieu de ces ambitions, on trouve un éminent docteur qui a développé un sérum dopant, et même un peu plus, les attributs du cobaye. Le premier sur lequel ça a « marché » n’est autre que ce dignitaire, connu dorénavant sous le nom de Red Skull (ne cherchez pas trop loin pour interpréter ce sobriquet). Le second, ce sera Steve. Valoriser sa nouvelle puissance ne sera pas de tout repos. Mais une fois la chose accomplie, attention.
Pendant une bonne heure et demie, on assiste aux exploits croissants de l'auto-baptisé Captain America. En revanche, cette heure et demie est aussi l’occasion de scènes plus ou moins réussies, certes, mais qui envoient. Cela faisait bien longtemps qu’un Marvel ne m’avait autant du côté de son esthétique. On côtoie parfois le dieselpunk (même de loin), notamment au gré des équipements des uns et des autres (mention spéciale pour la voiture du peau-rouge). Un historien de la période aurait bien sûr des choses à redire. On peut aussi lui opposer que nous sommes ici dans une forme d’uchronie. En faveur des USA, bien sûr, mais quand même.
Bref, mon sentiment est plutôt positif sur le film en tant que tel. La niaiserie du héros est difficilement attaquable : il a été explicitement choisi en fonction d’elle. La simili histoire d’amour ne prend pas trop de place. A la rigueur, elle est même plutôt bien faite et pas trop mièvre. Les seconds rôles apportent aussi quelque chose à l’ambiance. Enfin, j’ai adoré le générique de fin, reprenant les anciennes publicités (j’en ai reconnu certaines, je postule qu’elles sont toutes historiques) propagandistes de l’époque. Captain America est une adaptation Marvel qui ne se cache pas. Il y a à prendre. A laisser aussi, bien sûr.
note :
Les Murmures.