Alisa Miller, Media Makeover: Improving the News One Click at a Time, Kindle Edition, Notes, $2,99
Voici un ouvrage publié par Amazon dans sa nouvelle collection de mini ouvrages, Kindle Singles.
L'auteure propose, ni plus ni moins, de changer les médias de fond en comble (makeover), en modifiant notre régime alimentaire en matière d'information. C'est aussi l'objectif du site Media Makeover Project.
L'ouvrage commence par un diagnostic situant des problèmes clés, les "news nutrition facts" : agenda setting / cutting, fragmentation des supports, inégalités devant l'information, etc. Ensuite, elle rédige l'ordonnance et recommande des outils, des méthodes pour que notre information soit plus objective, davantage centrée sur les choses importantes de nos vies et moins sur le divertissement et les faits divers, davantage sur l'international et l'économie et moins sur le sport et le people. S'en suit la mise en question de la personnalisation, de la soumission aux moteurs de recherche et aux médias sociaux pour établir la pertinence d'une information. Il vaut mieux ne pas trouver que ce que l'on cherche : apologie convenue de la serendipity, alors que celle-ci n'est sans doute que la personnalisation des autres (journalistes, experts, amis, etc.).
Quelques remèdes pour que les citoyens s'informent mieux :
"Couverture" du Kindle Single lue sur un Kindle
- newsmap (mais newsmap ne fait que configurer autrement les données de Google News).
- SEED d'AOL (content farm avec crowd sourcing).
- News.me
- Media Cloud
- NewsTrust.net
- On ne perçoit pas le modèle économique de ces recommandations plus ou moins stratégiques pour la presse (rien sur la publicité et ses outils), rien sur la gratuité et sur ce que sont prêts à payer les lecteurs.
- L'auteur semble oublier que la compétence nécessaire à la formation des citoyens relève d'abord de l'éducation, celle que les parents et l'école inculquent. Sans cette base, les médias ne peuvent qu'égratigner les difficultés évoquées ; quand ils interviennent, tout est déjà joué et notamment les habitudes "alimentaires" en matière d'information. L'offre média tombe alors dans le schéma bien connu de "la reproduction". Exemple : l'incompréhension par le public américain de l'état du monde ("Report Card: What We Know", situé vers 47% de l'ouvrage N.B. il n'y a pas de pagination pour cet ouvrage qui n'a pas d'antécédent papier).
- Pas d'interrogation sur la valeur des sources utilisées, alors que beaucoup émanent d'enquêtes déclaratives ; aucun regard épistémologique.