Voilà, c'est terminé. Les valises sont rangées, les babioles achetées en souvenir ont trouvé leur place dans la maison, les vêtements de plage et les maillots ont rejoint leur carton. Que reste-t-il de tout cela ?
De jolies choses :
- Le souvenir de cette plage sauvage au bord de l'océan que j'aime d'un amour infini. Il faut la mériter : pas de caillebotis pour y accéder, on doit escalader la dune, c'est dur pour les mollets, et c'est pour ça qu'on y est si bien : peu de monde et surtout peu d'enfants (je n'ai rien contre les enfants, sauf lorsqu'ils lancent des pelletées de sable sur ma serviette), et l'impression que lézarder est une récompense pour les efforts fournis. Rêvasser, lire un peu, méditer, contempler l'enroulement des vagues et le miroitement du soleil sur l'eau.
- Lire des magazines de filles. Tous.
- Manger du poisson grillé, on ne peut plus frais car pêché le matin même par mon papa. Me délecter d'un plateau de fruits de mer.
- Arpenter le marché. Acheter des vêtements de petits créateurs que je suis à peu près certaine de ne voir sur personne d'autre.
- Voir ma peau se colorer. Oh, pas beaucoup, mais assez pour donner bonne mine et me trouver plus jolie.
- Craquer pour des espadrilles en Liberty Pare Gabia, et quelques jours plus tard les voir dans la sélection d'un magazine de mode. Me dire que j'ai l'oeil, et de la chance car je les ai payées 10€ de moins que le prix annoncé dans le magazine. N'avoir que des compliments concernant ces chaussures, et être extraordinairement bien dedans pour crapahuter.
- Photographier le coucher de soleil sur l'océan, et l'embrasement du ciel rendu magique par la présence des nuages.
- Photographier le matin sur le Bassin. Je pourrais y rester des heures. A ne rien faire, juste m'en mettre plein les yeux et immortaliser l'instant.
- Les bonnes choses à manger. Gaufres, glaces, apéros... par contre il ne faudrait pas que cela dure trop longtemps, sinon adieu le 36.
- Faire des progrès en photo. Enfin, je trouve, il me semble que je tâtonne moins à trouver mes réglages, que naturellement je trouve mieux le triangle d'exposition qui convient à ce que je veux faire, que j'ai moins de ratages.
- Manger une gaufre au nutella en admirant le clair de lune dans un coin tranquille. Marcher seule dans la nuit, les yeux jetés sur mes pensées. M'asseoir et regarder les gens passer (ça c'est mon truc, et contrairement à ce qu'on pourrait croire, je regarde surtout les femmes car j'aime disséquer les tenues vestimentaires des promeneuses).
De moins jolies choses
- Les prix. Sous prétexte que le Ferret est un spot people et bobo, les prix y sont gonflés et la moindre crevette coûte le double que dans le village d'à côté. Tiens à propos de people bobo, voici à peu près la vue qu'auront Marion Cotillard et Guillaume Canet lorsque leur villa sera achevée :
- Les gens qui ne font pas attention à vélo. Surtout quand ils ont un gosse à l'arrière, ou pire, qui sont accompagnés d'un gosse de trois ans tout seul sur son vélo. Autant d'inconscience me met hors de moi.
- Les gens (toujours) qui jettent des bouteilles vides et des trucs dans les dunes. Pourtant je suis loin d'être écolo, mais là, vraiment, gâcher un paysage pareil alors que mettre ses déchets à la poubelle est à la portée du premier abruti venu, ça me donne envie de mordre. Vous iriez abîmer ça, vous ?
- Le temps. On a connu pire, certes, mais on a également connu mieux. Enfin, ça permet de faire des photos de l'océan agité...
- Lire un article dans Grazia (magazine que j'achetais pour la première fois et que je n'ai pas spécialement apprécié, mais bon, il y avait un pareo Jean-Paul Gautier en cadeau, je n'ai pas pu résister) qui nous apprend, statistiques à l'appui, que les gens ne croient plus à l'amour qui dure toute une vie, et que de toute façon pour eux l'amour n'est plus essentiel. Je ne sais pas, ça m'a déprimée, et du coup je ne m'étonne pas que le monde aille de travers...
- Que ce soit déjà fini...
Les jolies choses sont tout de même bien supérieures aux moins jolies. Je reviens heureuse, apaisée, saturée de sensations visuelles, olfactives, gustatives, sonores et tactiles (oui, bon, de sensations quoi) qui m'accompagneront toute l'année. J'en ai bien profité, comme une parenthèse festive où on fait un peu n'importe quoi, où on fait tout à fond, en sachant que très vite les choses devront rentrer dans l'ordre et le quotidient reprendre ses droits.
Et vous, avez-vous passé de belles vacances ?