Les Winners, drame moderne sur tapis de lutte

Par Delromainzika @cabreakingnews

Les Winners // De Thomas McCarthy. Avec Paul Giamatti, Amy Ryan, Jeffrey Tambor et Bobby Cannavale.


Les américains sont forts. Ils savent comment gagner ma joie et mon étonnement face à quelque chose de bon. Les Winners c'est un film sans prétention que je n'attendais pas, que j'ai regardé pour son casting (j'aime beaucoup Paul Giamatti, il est toujours sympa dans ses rôles, et puis Jeffrey Tamblor est drôle et j'avais bien aimé Bobby Cannavale dans Cupid, oui j'ai pas honte). Bref, ce film sort de presque nul part et pourtant il a bel et bien une jolie petite auréole et une grâce au dessus de lui. C'est un drame comme les américains savent en faire, agréable et pas trop gavé de bons sentiments. C'est efficace et surtout assez juste niveau ton, je me suis pas ennuyé, j'ai appris à aimer ces personnages et à regarder leur quotidien. Se posant des questions assez simplistes sur la garde d'un enfant turbulent, faire face à des problèmes d'argent, etc… le film ne s'engouffre pas dans la facilité et s'ouvre donc comme une jolie petite boîte.
Un jeune athlète en fugue bouleverse la vie familiale et professionnelle d'un coach de lutte de lycée...
Récemment j'ai vu Bienvenue à Cedar Rapids avec Ed Helms, maintenant je regarde Les Winners. Les deux films n'ont pas d'histoire en commun, juste un ton à l'américaine. Alors ici c'est pas vraiment du registre de la comédie, assez loin d'ailleurs, mais du drame. L'histoire est intéressante. J'ai trouvé touchant le personnage de Kyle, ce jeune garçon paumé qui n'aime pas sa mère mais adore son grand père Léo et qui pour le retrouver mais se retrouver sous la houlette de Mike et Jackie. Alors que le scénario aurait pu rester aux simples mimétisme de l'exploit sportif, on va bien plus au fond de l'idée en traitant le sujet de plusieurs parts sans en faire trop. C'est justement en ne débordant pas des limites d'un terrain de lutte que le film ouvre son coeur. Laissant vaguement échapper parfois de la candeur et à certains moments de l'adorable, Les Winners est un film qui se déguste sans faim.
Le réalisateur reste sobre dans ce qu'il entreprend. On est jamais dans la surenchère de sentiments ballots, c'est plutôt réaliste et l'univers est très bien mis en place. Kyle bénéficie de la figure de proue du film et je dois dire que c'est assez efficace. Dans son genre Mike joué par Paul Giamatti est aussi un personnage un peu héroïne qui fait office de bon père américain derrière ses airs d'avocat qui a voulu escroquer le fisc pour se faire de l'argent avant de découvrir qu'il avait lui aussi un coeur pour entreprendre des choses. Alors au final, ce film est vraiment pas mal du tout. J'ai trouvé le sujet à la fois intéressant et bien écrit. C'est soigné, parfois même un peu trop mais au moins en ces chaleurs le film ne transpire pas d'idiotie. Parfois c'est bien de prendre les choses à bras le corps et au sérieux. Moi j'aime bien et voilà qui me rassure, les américains savent faire des drames modernes sympathiques de nouveau.
Note : 7/10. En bref, une maîtrise du sujet qui est là avec un cast au diapason derrière un ton sobre qui fait mouche.