Au cœur de la ville qui ne dort jamais, niché dans un petit appartement du Lower Manhattan, l’artiste Scooter Laforge crée – ou plutôt peint – des vêtements, dans un style résolument anticonformiste et moderne.
Enfant de parents artistes et lui-même artiste dans l’âme, ce burlesque personnage s’est vite découvert une passion pour la peinture. À 18 ans, fort d’un diplôme en art de l’université d’Arizona, le jeune rebelle décide de migrer à San Fransisco pour y trouver son inspiration. Pendant quelques années, il fait ses premières armes à l’ombre du Golden Gate avant de partir enfin pour la Big Apple. Rêves en tête et sac au vent.
-Fin de la biographie lénifiante-
Scooter Laforge décrit son travail comme un style hybride, à mi-chemin entre le Pop Art et un expressionnisme abstrait mâtiné de classicisme hollandais. Diantre ! Un mélange qui donne un résultat trash et haut en couleurs… Et qui lui a vite permis de se tailler une place de choix dans les grandes galeries d’art new-yorkaises.
La pauvre Marilyn, en larmes et le rimmel suintant, revisitée par Scooter Laforge
Encore inconnu dans l’hexagone, ce « barbouilleur de tee-shirts » puise son inspiration dans l’imagerie cartoonesque à la Popeye et l’iconographie décomplexée gay (on dit iconographie pour faire plus propre, des langues fleuries parleront plutôt de porno bien gras…).
Les subtils à l’œil aiguisé auront certainement remarqué quelques-unes de ses pièces grungy à travers certains shootings du magazine « Numéro ».
Vendues exclusivement dans le concept store Patricia Field à New York, sous la houlette de la styliste star de Sex and the City, les réalisations sont faites par la propre main de l’artiste (et espérons que ça reste sa main…). Chaque pièce est réalisée sur un vêtement vintage différent… These are one of a kind comme dirait l’autre.
Dans un souci de satisfaire le dilettante, les modèles sont proposés en version marcel « shredded », ou en version tee-shirt « plain ». Amazing.
Ces joyeux oripeaux colorés risquent vite de devenir la coqueluche des fashionistos. Ils sont déjà arborés par des célébrités telles que Lil Wayne ou Iggy Pop – une certaine forme de consécration s’il en est.
Force est de constater que la pièce est portable, madame la Marquise ! Et elle peut même être du meilleur effet. Avec un petit skinny noir ou au contraire avec un jean destroy complètement défoncé, avec des boots vintage ou avec des Church’s de première communion, avec ou sans chapeau, avec ou sans perfecto. Le tee-shirt Scooter Laforge puise son essence dans l’universalité vestimentaire.
On a dit avec n’importe quoi, mais pas n’importe quand. Dans certaines (beaucoup) de situations, le caractère fort et sensible de ces cotons de peintre empêche toute velléité d’originalité. On peste, on rage, pas moyen. On voudrait bien le porter, mais ça passe pas.
À conseiller lors d’une fashion week donc.
Un shooting, et Oh surprise ! Une étrange incongruité à l’origine de ma curiosité… (Numéro Magazine - 124 - « Wild » par Greg Kadel)
Sinon c’est chouette : jugez plutôt cette charmante donzelle qui le porte à merveille. Oui, le créateur ne s’en targue pas, mais on comprend aisément l’androgynisme des pièces. Comme ses créations sont toutes aussi barrées les unes que les autres, hop, l’apposition du logo UNISEX sur le descriptif du vêtement permet un doublement de la clientèle potentielle. Enfin un terrain d’égalité vestimentaire entre hommes et femmes !
New York devient hermaphrodite, et Paris ne tardera pas ! Surtout signalez-nous si vous voyez du Scooter Laforge dans les rues de la capitale !
Pour ceux qui n’ont pas d’abonnement premium Air France, nul besoin de se rendre à New York, il vous suffit d’aller sur le site Patricia Field. En plus, contre toute attente, les prix ne sont pas excessifs! Sinon, le badaud pourra toujours étancher sa soif de curiosité en consultant le site Scooter Laforge.
Ne vous inquiétez pas si un gros nounours vintage vous fait de l’œil en entrant sur le site… On se doute bien que le bear doit être la mascotte de M. Laforge…