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Ez3kiel, l'interview marche et rêve

Publié le 20 février 2008 par Sami Battikh
undefinedOn aurait pu le chroniquer le nouvel album d’EZ3kiel, « Battlefield ». Mais pour ça, il aurait fallu un minimum d’objectivité, chose dont je suis totalement incapable à l’égard de ce groupe. Voici donc une interview de Matthieu (batterie), réalisée au Chabada, à Angers, la semaine dernière. Où on apprend notamment que même un groupe de cette envergure peut perdre son intermittence...

En un an, vous avez sorti "Naphtaline" et "Battlefield" Peux tu revenir sur la genèse de ces deux albums ?
Naphtaline a été un projet assez long, qu’on n’a pas réussi à faire tout en tournant. Donc on s’est arrêtés deux ans pour aller au fond du projet et ne pas faire les choses en dilettante. Dans notre cahier des charges, il n’y avait ni basse ni batterie, l’approche était vraiment différente. C’était aussi et surtout un projet multimédia, un peu une bande originale, plus qu’un album.
Pour "Naphtaline", on s’est contentés de présentations publiques, à n’a pas été mis en live puisqu'il n’y avait ni basse ni batterie.

L’objet interactif n’était pas forcément facile d’accès…
Les retours qu’on a eus, c’était dans les endroits où on montrait comment fonctionne le logiciel, donc on ne s’est pas dits ça.
De ce projet sont nées les installations, comme Scopitone, ou dans des abbayes à Prague, Montpellier ou Bordeaux.
Yann (bassiste et graphiste, ndlr) a repris le principe du Cdrom qu’il a décliné sur des objets. On n’a donc plus une souris et un écran, mais d’autres moyens d’interagir, avec un vélo (pour avancer dans le paysage on pédale, avec les freins on crée des objets) et une machine à coudre.

Et pendant ce temps-là, vous avez aussi composé « Battlefield »…
Oui, le groupe s’est un peu scindé en deux à ce moment-là. Stéphane, un ami de longue date, a intégré le groupe (désormais deuxième batteur, ndlr) et a bossé un peu avec Yann sur les animations. Johann et moi on a commencé à bosser sur la musique de « Battlefield ».

Avec « Battlefield », on annonce le « retour » d’Ez3kiel. Du coup, considères-tu le projet « Naphtaline » (photo) comme un album d’Ez3kiel à part entière ?
C’est un projet différent, sur lequel on bossait depuis 5 ans. Au départ, on devait le faire avec pas mal de monde dont des gens de Lo’Jo, mais, au final, certains n’étaient plus disponibles.

Pourquoi « Battlefield » ? C’est notre époque qui vous l’a inspiré ?
Parce que « Naphtaline » a mis deux ans à éclore, parce que ça nous a questionné, parce qu’on a tous perdu notre intermittence. On bossait tous, on était enfermés, dans le doute. Le fait de pas avoir de tunes pendant six mois, et de ne pas savoir comment on allait payer notre loyer… C’était le retour à la case départ, avec ces galères liées à l’intermittence et ce « produire-vite » indispensable pour garder le statut. Et puis y’a eu les élections aussi !

D’où le côté sombre de l’album ?
Il y a eu aussi la conception de l’album, qui a joué. On est rentrés en studio tout de suite après avoir fait les morceaux, chose inédite chez Ez3kiel ! On s’est mis tous à travailler dessus, dans le speed. Mais au final, l’urgence a du bon parfois.

Pourtant, l’album semble, au contraire, plus posé et moins furieux…
Cet album, on n’est pas allés le faire chez Jarring mais à Pôle Nord, à Blois. C’est un vrai studio. Quand on a fait "Handle With Care" et "Barb4ry", c’était dans une maison, on faisait les prises de son à l’endroit où on dormait. Fallait virer les matelas pour mettre la batterie, replacer les micros… Fallait faire un morceau par jour.
Cette fois, c’était plus facile.

Opti, de chez Jarring Effects, votre label, a poussé un coup de gueule récemment (relayé sur Sourdoreille ici et là). Que penses-tu de tout ça ?
Je n’ai pas lu la lettre, mais il y a effectivement un problème. Même si les chiffres de "Battlefield" sont bons pour l’instant. On a déjà vendu 2.050 albums, ce qui représente 10 % de la meilleure vente. Ils sont super contents. Nous, on a la chance de vendre autant d’albums qu’au début.
Cette question est à double-tranchant : est-ce que les gens qui téléchargent auraient acheté l’album ? Ce qu’on fait quand on peut, c’est qu’on les réoriente vers cd1d.com, par exemple.

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