Des milliers de travailleurs étrangers cherchent à fuir Tripoli d'où se rapprochent les rebelles. L'ex-numéro deux du régime a rejoint la rébellion.
Khadafi négocierait un exil en Tunisie, mais pour sa famille, pas pour lui, affirme un connaisseur du dossier. Vendredi, le colonel montrait son inquiétude en cherchant un point de chute pour son épouse, et peut-être sa fille Aïcha. Ses fils présents en Libye, aux commandes du régime, ne seraient pas inclus dans le marché. Des conversations discrètes continuaient vendredi avec des émissaires américains. Quant à l'ancien premier ministre français Dominique de Villepin, il parle directement avec le directeur de cabinet de Khadafi, Béchir Salah Béchir, qui fut auparavant l'interlocuteur de Nicolas Sarkozy.
La méthode de Mouammar Kadhafi oblige cependant à la prudence. Le Guide libyen a toujours eu plusieurs fers au feu, multipliant les promesses et les reculades, tout en sachant conclure rapidement, comme il le fit en 2003 en abandonnant son programme nucléaire du jour au lendemain.
Une source officielle libyenne a démenti ces informations, selon le site CNN .
Vendredi, le domicile tripolitain du chef des renseignements, Abdallah al-Senoussi, a été détruit par une bombe de l'Otan. L'homme se cachait sûrement ailleurs, mais le symbole est important.
Abdallah al-Senoussi, beau-frère de Kadhafi, est l'un des piliers du régime, et l'un des principaux acteurs de la guerre civile. Chef des services de renseignements, il fait partie des trois personnes inculpées par la Cour pénale internationale, aux côtés de Kadhafi lui-même et du fils du Guide, Seïf el-Islam.
Al-Senoussi cumule d'ailleurs les poursuites judiciaires, puisqu'il a été condamné en 1999, par contumace, à la prison à perpétuité par la justice française pour son rôle dans l'attentat contre un DC10 d'UTA en 1989.
En outre, l'ex-numéro deux du régime, Abdessalem Jalloud, a fait savoir hier qu'il est désormais passé à la rébellion. "Il a quitté Tripoli. Pour des raisons de sécurité, nous ne pouvons révéler où il se trouve exactement", a déclaré le porte-parole militaire de la rébellion, le colonel Ahmed Omar Bani.