Test d’And Yet it Moves (PC)

Publié le 20 août 2011 par Meidievil @gamerslive

Sorti de nulle part, ou alors de loin … enfin pas si loin, à quelques checkpoints de covoiturage en fait, d’Autriche, au cœur de Vienne, et arrivé jusque sur mon PC, par des pratiques occultes dont je vous épargne la liste (comme d’hab’), le jeu des gars de Broken Rules : And Yet it Moves. Outre le fait que cette phrase d’introduction fusse d’une longueur absurde, vous devez comprendre que c’est leur premier jeu et que c’est une semi-réussite. Ce qui diffère d’un semi-échec. Le verre d’eau, tout ça … Explications ? Explications !

C’est grave docteur ?

Ça se présente sous la forme d’un jeu de plate-forme, scrolling horizontal en 2D, teinté d’énigmes pas super compliquées mais qui renversent les perspectives. Pour le coup, on a droit à une vraie leçon de design avec une touche artistique de caractère, à base de collages hétéroclites (comme en classe de dernière année de primaire), et d’un personnage à la dégaine rappelant plus ou moins celle du lointain Fido Dido. Référence pour les plus vieux évidemment. Les commandes, d’un minimalisme très zen, vous permettront peu de choses sinon l’essentiel. Droite, gauche, sauter et … faire tourner l’écran. Oui, vous avez bien lu, tourner l’écran. Au départ, ce qui apparaît assez déroutant, va mettre au défi vos petites habitudes (formatées) de gamers. Jusqu’à-ce que la magie prenne, rapidement qui plus est. L’idée de départ est un peu étrange, donc pas évidente à traduire. Ou peut-être en klingon. Ils ont sûrement les mots pour le dire, les klingons. Enfin, moi je dis, je dis rien. Disons que c’est comme faire changer de direction le centre de gravité. Le concept vous paraît venir d’un autre monde ? Comme je vous comprends. Ce n’est pourtant pas le premier à utiliser la technique … si ? Aurai-je pu oublier ? La vidéo vous fera mieux comprendre de quoi il retourne (ah ah retourne, trop drôle).

La faune et la flore

Mais il n’y a pas que vous qui subissiez les lois de la pesanteur (et les femmes avantagées par la nature en savent un rayon). Sur la route, vous croiserez, au travers de trois mondes, et un épilogue générique, des chauve-souris dénuée de tout charisme, un caméléon hébéphrénique affamé, quelques rochers bloquant le passage, des hamsters à cornes … et il faudra jongler avec tout ça. Quand je dis jongler, c’est au figuré. Mais pas toujours. Ayant pris beaucoup de plaisir à cogiter, et m’énerver un peu aussi, devant les différentes situations qui me furent présentées, je me permets de ne pas trop vous spoiler, d’abord parce que le spoil c’est le mal et surtout parce que l’aventure est courte. Trop courte. Personnellement, il m’aura fallu moins de 4 heures pour en venir à bout, pause-pipi incluses. Alors, ne comptez pas sur moi pour vous faciliter la tâche. Facile déjà trop elle est et c’est peut-être le plus gros défaut du produit.

C’était le bon moment pour aller cueillir …

Tout ça tient donc plus de la balade champêtre que d’une guerre sanglante et/ou fratricide et on finit par adopter, le cœur en joie, cette chose toute moche, mais qui a un truc. Vous voyez, comme cette camarade de classe (de votre dernière année de collège) qui avait un strabisme fort prononcé (le truc) ainsi que des spots graisseux sur le point d’exploser, et dont vous ne pouviez vous empêcher d’être amoureux. Vous ne compreniez pas trop, ça vous étonnait vous-mêmes et aucun cours de biologie ne vous y avait préparé. Triste monde tragique.

Il aura eu une belle mort

Dans ce jeu qui retourne la tête, littéralement, vous passerez des checkpoints – ça, vous connaissez – auxquels vous reviendrez à chaque mort. Vos morts successives se veulent d’ailleurs très poétiques, votre avatar se démembrant harmonieusement, avec un joli bruit de marteau tombé dans la pâte à modeler, au terme de chutes excessives ou disparaissant dans le néant dans les morceaux de trous noirs disséminés un peu partout. A chaque point de contrôle (pour utiliser un peu de français), un double de vous, sorte d’ombre, vous indique le chemin. Ce qui m’a servi plus d’une fois. A cela ajouter une difficulté croissante, mais pas rebutante, mix de skill et de jugeotte et vous avez là un jeu très sympathique à parcourir (intégralement). Pour l’information, deux modes sont à débloquer. Un mode voyage qui vous permettra de refaire tous les niveaux dans l’ordre de votre choix et un mode Record de Vitesse (comme au cours de votre dernière année de lycée) pour … vous avez compris.

Pour conclure (sans sous-titre) 6.5/10
Ils sont des jeux qu’on aime bien parce qu’ils ont le truc (qui diffère tout en s’en rapprochant du X-Factor), qui ont du charme et même parfois du style. Et celui-là il en a, même s’il est très court. Prenez-le comme une œuvre. Après tout, quelques illuminés ne sont-ils pas prêts à payer d’irresponsables fortunes des croûtes toutes moches ? Dispo sur Wii, PC, Mac et Linux (youpi!!) pour 8.99 € (ouch …), ça ne casse pas des briques, ni n’envoie du pâté, mais l’aventure est agréable pour une de vos soirées d’hiver en solitaire. Oui, en couple vous allez vous battre. Ce serait dommage, il y a Street Fighter et l’Ile de la Tentation pour ça. Surveillez les promos sur Steam !

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