Ce film m'a mise mal à l'aise. Pendant la première moitié , j'ai pensé à la folie qui se transmet de la mère Marilia (Marisa Parédes) à ses deux fils Robert Ledgard et Zeca , puis à Norma (la fille de Robert et Gal) . Je voyais en Robert (Antonio Banderas) un médecin fou, chirurgien esthétique qui pour venger le faux viol de sa fille Norma par Vincente , va transformer celui-ci en femme (dans la 2ème moitié du film), la belle Vera (Elena Anaya) , comme une oeuvre d'art... Vera est le visage magique du début du film et c'est seulement après qu'on comprend le cheminement pour en arriver là ... La transformation de Vincente est terrible ; d'abord enfermé dans une cave , enchainé , avec seulement un baquet d'eau. Puis il est rasé, endormi et se réveille après que le chirurgien ait pratiqué une vaginoplastie.... Comment un chirurgien peut -il se permettre de changer le sexe d'une personne sans son accord? là est le véritable viol du film ..... le grotesque des espèces de godemichets du plus petit au plus grand , que Vincent-Vera devra utiliser pour que les parois du vagin ne se recollent pas , lui qui a été émasculé.... Grotesque aussi l'arrivée de Zeca , l'autre fils de Marilia , déguisé en tigre ( c'est Carnaval ) .... Intéressant dans le film , le rapport aux oeuvres d'art .. Dès le début, un livre sur Louise Bourgeois ... , Vera s'occupe en faisant des poupées en chiffon rose ou beige, cousues assez grossièrement comme des cicatrices , à la façon des poupées de l'artiste... Il y a aussi les tableaux accrochés aux murs....
Encore un film que je reverrai , tellement c'est complexe... et un peu différent des autres films d'Almodovar...