Conformément à nos développements antérieurs, les pouvoirs publics s’inscrivent actuellement dans une logique de dématérialisation dans le secteur médical comme le font les mutuelles santé depuis maintenant une décennie. Il s’agit effectivement de répondre à deux objectifs complémentaires. D’une part, les pouvoirs publics entendent réduire les dépenses inhérentes au secteur de la santé de manière drastique sans pour autant modifier trop fortement les services alloués aux patients. D’autre part à travers cette logique de dématérialisation, ils souhaitent participer à l’amélioration du suivi médical des patients car tous les professionnels de santé sont en mesure d’accéder aux informations relatives à un patient. Or à cet égard, nous retrouvons une logique de fonctionnement assez proche de celle qui a lieu dans chaque mutuelle santé. En effet, les mutuelles santé sont tenues au remplissage d’objectifs globalement similaires notamment en matière de gestion des coûts.
Dès lors, ce concept de la dématérialisation médicale a été transposé sur la thématique des arrêts maladie car ils connaissent actuellement un accroissement sans précédent. Ainsi au terme de la nouvelle convention médicale signée par l’Assurance Maladie et les professionnels de santé, un service d’avis d’arrêt maladie complètement dématérialisé sera accessible sur l’ensemble du territoire hexagonal. En effet, ce « service permet de saisir en ligne un avis d’arrêt de travail, de l’adresser sans délai au service médical de l’Assurance Maladie dont dépend le patient et de produire le volet destiné à l’assuré. Il comprend également une aide à la rédaction : données administratives pré-remplies, menus déroulants permettant de choisir le motif d’arrêt de travail adapté, suggestions de durée pré-remplies pour 19 pathologies ». Il s’agit d’une évolution d’autant plus salutaire en l’espèce qu’elle permet d’opérer une centralisation des informations dont l’intérêt est incontestable dans l’optique de la détermination des comportements abusifs. Cependant, il convient de ne pas avoir une vision caricaturale en la matière car un récent rapport a démontré que les assurés sociaux ne représentent qu’une infime partie de la fraude à l’Assurance Maladie.