"L'opinion" dans L'évènement de mars 68

Par Blogegide

Dossier sur la Correspondance Gide-Martin du Gard
L'évènement, n°26, mars 1968 (cliquer pour agrandir)


SARTRE (Qu'est-ce que la littérature): « Pour l'essentiel, les écrivains de cette période meparaissent avoir réalisé en leur personne et par leurs œuvresl'ébauche d'une réconciliation entre la littérature et le public bourgeois...incapables d'embrasser sans réserve l'idéologie bourgeoise commeaussi bien de condamner sans recours la classe dont ils fontpartie... pour se sauver eux-mêmes, ifs sauveront la bourgeoisie enprofondeur. »
ROY (Descriptions Critiques I) : « Ledrame de Roger Martin du Gard, le drame de ses héros, c'est de neconsentir à fonder leur réflexion que sur la science... mais de neconsentir à fonder leur morale que sur une adhésion individuelle del'esprit à chaque instant remise en question, menacée par lacritique intérieure, solitaire. »
GIOVONI (député à l'Assembléeconsultative provisoire — 7 juillet 1944) : « Cet écrivainfrelaté qui a exercé une trouble influence sur les jeunes esprits,fait du défaitisme en pleine guerre... Sa manie de l'originalité etde l'exotique, son immoralisme et sa perversité en font un individudangereux... Aujourd'hui la littérature est une arme de guerre :c'est pourquoi je réclame la prison pour André Gide. »
C.E. MAGNY (Histoire du Roman Françaisdepuis 1918) : « Le monde de Roger Martin du Gard refuseabsolument le sublime, s'interdit d'en poser la possibilité, aussiest-il muré dans son tragique intérieur et c'est cette fermeturemétaphysique délibérée de la pan de l'auteur qui lui donne à lafois sa grandeur et son caractère désespéré. »
A. GIDE (Journal) : « Longueconversation avec R. Martin du Gard, tapi dans son matérialismecomme un sanglier dans sa bauge, Le Dantec, Taine sont ses Evangiles; dans tout ce que je lui objecte, il tient à voir une manifestationde mon hérédité chrétienne. »
F. MAURIAC (Le Figaro Littéraire,22-1-1968) : « Ce grand bourgeois de gauche (R. Martin du Gard) apu, il en convient, avoir paru naguère d'accord avec Gide dans soneffort pour comprendre le bolchevisme, mais, ajoute-t- il, jeme refuse à être affilié (comme d'ailleurs j'ai constaté moi-mêmeau lendemain de la libération qu'il refuse à se « mouiller »). »

Dossier sur la Correspondance Gide-Martin du Gard
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