A deux pas du Peyrou, face à l'austère bâtiment de la Faculté de Médecine, le Jardin des Plantes de MONTPELLIER abrite jalousement plus de 4 000 espèces végétales.
Ouvert au public depuis 1841, ce temple de la nature joue un rôle éducatif incontestable.
Du point de vue historique, à l'échelle mondiale des jardins des plantes, celui de MONTPELLIER occupe une place privilégiée. Bien qu'âgé de plus de quatre siècles, il n'est pourtant pas le plus ancien. Au niveau européen, ceux de Leyde en Hollande ou de Padoue en Italie témoignent d'une antériorité incontestée.
Malgré tout, notre "Hortus Regius Montpeliensis" fondé en 1593, bien plus tôt que le Jardin Royal de Paris, créé lui en 1635, reste le plus vieux de France.
C'est le 8 décembre 1593 qu'Henri IV rend un édit qui crée, au sein de la Faculté de Médecine de Montpellier, une cinquième chaire. Destinée à l'enseignement de l'anatomie l'hiver, et à l'explication des "simples" (plantes médicinales) l'été, elle est attribuée à Pierre Richer de Belleval, médecin. Plus exactement c'est l'homme de science qui va voir le roi pour lui demander de créer ce jardin des plantes à MONTPELLIER.
Les travaux débutent en 1596, et le premier jardin est achevé en 1604. Il ne compte pas moins de 1 064 espèces végétales.
Malgré une renommée naissante, Richer de Belleval devra engager sa fortune personnelle, le financement royal se faisant attendre.
Ce premier jardin était de forme labyrinthique : chaque plante étant mise en place en fonction de son milieu d'origine et de ses besoins vitaux.
Tant d'efforts et de travail seront malheureusement anéantis en 1622. Montpellier demeurant une place forte du protestantisme, Louis XIII et Richelieu, dans la tourmente des guerres de religion, décideront de prendre la ville.
Pendant le siège, le Jardin Royal, situé hors des murs, subira un saccage en règle.
Pendant les 10 années qui lui restent à vivre, Richer de Belleval s'attachera à rebâtir ce pour quoi il s'est battu pendant près de 30 ans.
Sous le régime royal, douze intendants vont se succéder à la tête du Jardin des Plantes. Le dernier sera Joseph BARTHEZ qui quittera l'intendance en 1789, date annonciatrice d'une période d'abandon total du jardin.
La population y viendra pour s'adonner à la culture potagère, on y apercevra même un mouton ! Cependant, 2 commissaires de la République surveilleront le jardin pendant les 5 années de transition.
En 1794, le Jardin des Plantes de Montpellier est de nouveau rattaché à la Faculté de Médecine pour en faire partie intégrante.
En 1810, la Faculté de Médecine entre dans l'Université d'Empire et le Rectorat prendra finalement en charge les lieux en 1820.
Le Jardin des Plantes est actuellement propriété de l'Etat, sous la dépendance de l'Université de Montpellier I et sa gestion est assurée par la Faculté de Médecine.