Menteurs, voleurs, tricheurs : tout est bon pour les voyous de la dette !
C’est le 3 janvier 1973 que la France adopte la loi Pompidou-Giscard d’Estaing lui interdisant d'emprunter à la Banque de France et l'obligeant à le faire auprès des banques privées avec
intérêts. C’est le début de l'ère de la dette. Les marchés ont donc la clé du financement des États.
Cette privatisation du crédit public est inscrite dans les textes européens à l’article 104 du traité de Maastricht : « Il est interdit à la BCE et aux autres banques centrales
des états membres, ci-après dénommées -banques centrales nationales- d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions ou organes de la Communauté, aux administrations
centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des Etats membres ; l’acquisition directe auprès d’eux par la BCE
ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite ».
Ainsi, les Etats sont à la botte des banques privées et depuis, l’addition est plutôt lourde !
L’ouvrage de Holbecq et Deruder « La dette publique, une affaire rentable »[1] nous renseigne. On y apprend « qu’au total entre les années
1980 et la fin de l’année 2006, nous avons payé 1 142 milliards d’euros d’intérêts ». C’était en 2006 ! Aujourd’hui cela dépasse les 1300 milliards.
Les auteurs expliquent que « si nous n’avions pas emprunté ces sommes sur les marchés monétaires, c'est-à-dire si nous avions pu créer notre monnaie comme avant, […] la dette qui était de
229 milliards d’euros au début 1980 serait inexistante aujourd’hui ».
C’est pour payer ces intérêts que les gouvernements d’Europe et les partisans du libéralisme débridé demandent aux peuples de se serrer la ceinture.
Les « économistes atterrés » expliquent qu’il s’agit d’un mécanisme de transfert de richesses des contribuables ordinaires vers les rentiers. Ces politiques fiscales
« anti-redistributives » ont donc aggravé à la fois et les inégalités sociales et les déficits publics.
Comme l’ont bien montré Bruno Tinel et Franck Van de Velde, « le conflit générationnel opportunément mis en avant sur le mode bêlant de « la dette que nous allons léguer à nos
enfants » a surtout pour fonction de masquer le conflit fondamental entre les moins riches, qui, par leurs impôts, payent le service de la dette, et les plus riches, qui en détiennent les
titres. »[3]
Le temps est venu de ne plus applaudir et de libérer le monde de ces prédateurs et de tous ceux qui les soutiennent ! L’homme politique doit être clair et loyal pour être
respecté ! (Ils ne sont pas tous comme Sarkozy et ses amis)
Il doit s’engager pour redonner le droit des Etats d’emprunter directement auprès de la banque centrale, soit par l’Europe, soit directement en dénonçant les traités qui interdisent cela !
Préparez le programme ! Je prépare le bulletin. Si ce dernier ne peut s’exprimer, la démocratie sera balayée !
[1] André-Jacques Holbecq se dit être un « économiste citoyen » et
Pierre Derudder était chef d’entreprise et consacre ses recherches pour mettre l’économie et l’argent au service de l’homme. « La dette publique une affaire rentable » - Editions Yves
Michel 2008 - préface d’Etienne Chouard
[2] 62 % de la dette de l’Etat est détenue par des non-résidents, c’est à
dire des entités financières (Etats, fonds, banques, etc.) ne résidant pas ‘fiscalement’ en France.
[3]Bruno Tinel - Maître de conférences à l’université
Paris-I (Panthéon-Sorbonne) Franck Van de Velde - Maître de conférences à l’université de sciences et de technologie Lille-I « Le Monde Diplomatique » – juillet 2008