La lente asphyxie du peuple Ouigour – Situation de plus en plus tendue au Xinjiang

Publié le 19 août 2011 par Forrestgump54
http://www.dailymotion.com/videoxkktwt

"A en croire Pékin, une "foule" d’Ouïghours aurait assailli ce jour un poste de police à Hotan (ville située au sud-est de Kashgar), bilan quatre morts (version officielle diffusée par les médias gouvernementaux Xinhua et Radio Chine internationale).
La réalité est tout autre. Grâce au membres du World Uyghur Congress (WUC) nous en savons plus sur ces nouvelles "émeutes" (après les événements sanglants de juillet 2009 et de février 1997).
Selon le WUC, Pékin vient de nouveau de réprimer dans le sang un rassemblement pacifique de cette minorité turcophone, la plus importante de Chine, et de le déguiser en attaque terroriste qui aurait été perpétrée par des extrémistes, tout cela afin de se justifier, une nouvelle fois, auprès de la communauté internationale…"
21 juillet 2011, http://sylvielasserre.blog.lemonde….

Quelques éléments complémentaires peuvent aider à comprendre pourquoi la situation qui est faite au peuple ouïghour est très généralement peu évoquée dans le médias.
Le Tibet n’est pas la seule région de République Populaire de Chine à revendiquer, sinon une indépendance, du moins une véritable autonomie culturelle. Le Turkestan Oriental (Région autonome ouïghoure du Xinjiang) était, avant l’implantation massive de colons Hans, majoritairement habité par des populations turkophones musulmanes. La situation politique dans les deux régions peut, dans bien des cas, être comparée pour mettre en lumière des similitudes et des divergences.
La répression des mouvements des revendications ethniques et identitaires est justifiée le pouvoir chinois par la lutte contre le terrorisme, alors que des liens entre les organisations terroristes et les organisations pour le Turkestan Oriental n’ont jamais été clairement démontrés. Contrairement au Tibet, le Turkestan Oriental ne dispose pas d’un personnage ni d’une institution incontestée, capable de lui assurer une visibilité au plan international . Cela, ainsi que la mauvaise presse dont est victime l’Islam en Occident, pourrait expliquer la faible échos des revendications des populations du Turkestan Oriental.
La pression chinoise a provoqué et continue de l’émigration des "Ouïgours" vers divers pays d’Asie centrale (ils y seraient environ 1 million), d’autres moins nombreux vivent en communautés organisées dans des pays d’accueil, comme la Turquie, l’Arabie Saoudite, l’Allemagne ou l’Australie. http://cemoti.revues.org/60.
Des courants divers traversent cette diaspora qui tente de représenter le peuple ouïgour sur la scène internationale. La volonté d’alliance d’une majorité d’entre eux avec avec les Tibétains, les Mongols et les dissidents chinois a donné naissance à un "Comité allié Tibet-Mongolie-Turkestan Oriental" en 1994. Il ne fait pas l’unanimité au sein de la diaspora.
De même le projet de création en Asie centrale la création d’un "Ouïgourstan", sur le modèle des Républiques issues de l’URSS ne convient pas à la majorité des militants nationalistes qui se représentent le futur Turkestan Oriental indépendant comme un Etat-nation.
Des tensions se manifestent également concernant la place de l’Islam et le degré de laïcité dans ce futur état.
Ces divergences, ces luttes internes sont monnaie courante dans tous le mouvements de libération nationale.
Elles ne doivent pas nous empêcher d’informer sur la situation de ce peuple qui est comme d’autres, victime de la volonté colonisatrice d’une puissance étrangère.

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