Une fois n'est pas coutume, on va parler de cinéma aujourd'hui, et français de surcroît. Enfin, pas complètement non plus, puisqu'il s'agit de la bande originale d'un film... Un film que je n'irai pourtant pas voir sur grand écran (il sort mercredi prochain). Peut-être plus tard, à la télé. Car le cinéma de son réalisateur, Christophe Honoré, me laisse assez indifférent. Le principal attrait de ses films réside pour moi dans sa musique, celle de son fidèle pote Alex Beaupain : sa pop d'inspiration sixties (et eighties : "Heaven Knows I'm Miserable Now", référence évidente à qui vous savez sur le magnifique "Ici Londres"), son ambiance doucement mélancolique. Le monsieur est particulièrement prolifique, puisque c'est déjà son deuxième disque sorti en 2011, après son album solo "Pourquoi Mon Coeur Battait". Comme Gainsbourg en son temps, ses chansons gagnent en profondeur quand ce sont les autres qui les chantent, même des actrices et des acteurs pour qui ce n'est pas le premier métier. Car Beaupain n'est pas un très bon interprète, sa façon de chanter est assez commune et trop distanciée. Elle nuit à sa musique délicate, ses thèmes à fleur-de-peau.
Quand on prend des sujets aussi rabâchés et donc casse-gueule que l'amour déçu, il faut pour moi aller au bout du processus et verser un zest dans le larmoyant, donner dans l'affectif. S'ouvrir ainsi dans ses textes et les balancer aussi froidement, c'est prendre le risque que finalement les gens s'en foutent. C'est d'ailleurs le même reproche que je ferais au cinéma d'Honoré, ce qui arrive aux personnages me touchent peu. Même si, dans ce cas, ce n'est pas une affaire de jeu, mais plus d'histoires, de manière de les raconter.
"Une Fille Légère" :"Je peux vivre sans toi" :
Album en écoute intégrale sur Deezer.