INDIE PSYCHE ROCK – On ne change pas le tempo, un album tous les ans depuis le début de leur carrière. Voici donc IN THE MOUNTAIN THE CLOUD 6ème album du groupe de l’Alaska.
Passons à la partie discographique. Six albums en six ans, ce n’est pas forcément bon signe. Ils bossent, ils tournent, c’est cool, mais font-ils du bon boulot ? Il n’arrive certes pas à la cheville de John Frusciante qui a sorti 5 albums studio en 2004, mais le rythme d’un disque par année est déjà pas mal. Dans leur discographie, on se rend compte que tout n’est pas parfait, mais que certains disques comme CENSORED COLOR ressortent du lot et deviennent référence.
Vous aurez donc compris en préambule que ce 6ème opus est comme du béni pour des gueux comme nous. Il y a tout d’abord cette touche psyché, Ledzeppelinienne, 70’s, hippie qui est toujours appréciable dans le rock actuel surtout lorsqu’elle se confond avec quelque chose de moderne. La pop et l’électro ne sont pas ignorées, elles se mélangent avec ces vieilles influences pour un cocktail explosif. La voix perchée, parfois criarde de John Gourley peut surprendre quelque peu, mais on s’y accommode facilement.
D’entrée de jeu, les dés sont jetés avec une pléiade d’hymnes plus incroyables les uns que les autres. "So American" et son refrain envoutant lance l’affaire. "Floating" ralentit un peu le rythme, mais son refrain du même style avec les chœurs produit le même effet. Plus tranchant, plus vif, avec sa gratte à la Led Zep, "Got It All" convainc à son tour. Au fil des titres, on remarque ces constructions similaires avec des refrains en mid-tempo qui donnent l’impression de se ressembler. Citons encore "Head is a Flame" qui n’échappe pas à la règle. Lorsqu’on écoute un titre, on l’apprécie, mais il efface celui d’avant. On se comprend ? Les refrains se ressemblent et du coup se mélangent. Différent mais compétant comme dirait l’autre…
Pas de bol
La seconde partie du disque change quelque peu. Fini les hymnes fédérateurs un peu babs qui nous ensorcellent. Le groupe s’éclatent avec d’autres trucs, un peu plus électro (All Your Light), d’autres sonorités, d’autres instruments (Everything You See) et du coup ce flou artistique du début disparait. Pourtant, on le répète, ce début est mortel !! Donc au final, si on résume : on s’éclate d’abord sur les premiers titres qui sont accrocheurs et terribles et après, on découvre et savoure les morceaux plus complexes sur la seconde partie. Tout un programme fortement appréciable.
Quoi d’autre ? Ben ils seront début décembre en Suisse, Berne et Zurich (les gens qui habitent en Alaska ou au Canada n’ont pas le même rapport que nous avec les distances, alors les Romands, on se bouge ! Faites un effort !). Et sinon les musiciens recherchent leur matos (avec leur van accessoirement) qui s’est fait voler au festival Lollapalooza… Pas de bol. Les numéros de série sont leur site, mais je doute qu’entre Lausanne, Neuchâtel et Fribourg on tombe sur leurs guitares dérobées… D’ici là, procurez-vous cet album de toute urgence, conseil d’ami.
Ecrit par Anthony Golay // Dessin: Djorge - Le 18 aoû 2011