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Electricité :Pourquoi l’Arsel a sanctionné Aes Sonel

Publié le 18 août 2011 par 237online @237online

Écrit par La Nouvelle Expression   

Jeudi, 18 Août 2011 13:11

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Electricité :Pourquoi l’Arsel a sanctionné Aes Sonel
D'après le régulateur, le Custumer Management System (Cms), le nouveau système de facturation de la consommation électrique, a crée plus de problèmes qu'il n'en a résolus.
C'est la substance d'un communiqué publié ce mardi 16 août 2011 dans le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune, et signé du directeur général en personne, Jean Pierre Kedi. A travers ce document intitulé « Communiqué de régulation de l'électricité relatif à la suspension de la nouvelle application de facturation de l'électricité d'Aes Sonel », Jean Pierre Kedi donne un double coup de pied dans la fourmilière. C'est la première et véritable grande offensive de l'Agence de régulation du secteur de l'électricité (Arsel) depuis sa création il y a 13 ans. «Le directeur général de l'Arsel informe le public que la nouvelle application commerciale dénommée Custumer Management System mise en service depuis le mois d'avril 2011 par l'opérateur Aes Sonel a fait l'objet d'une concertation au ministère de l'Eau et de l'Energie (Minee) le 15 juillet 2011 », introduit le DG de l'Arsel. Aes Sonel, précise-t-il, était représenté à cette réunion par « quatre hauts responsables », sans donner leurs noms et fonctions, malheureusement. C'est ce jour que le sort de la filiale camerounaise d'Aes Corporation a été scellé, au regard du faisceau d'accusations formulées à son encontre.

En effet, six griefs sont retenus contre Aes Sonel. Le premier porte sur la violation des dispositions de l'article 7-2 du Règlement du service de distribution de l'électricité au Cameroun. Cet article indique in fine que la facturation est mensuelle. Le second grief concerne le lancement unilatéral du nouveau système de facturation, sans observation des règles préalables à toute expérimentation. Le déséquilibre provoqué dans les ménages du fait de la double facturation mensuelle, l'absence d'une communication adéquate devant donner le maximum d'informations aux consommateurs sur la mise en place d'une nouvelle application commerciale, les nombreux écarts avec la loi n°2011/012 du 8 mai 2011 portant protection des consommateurs et la déficience de validation des premiers tests par le régulateur du secteur de l'électricité sont les quatre autres reproches directs. «Face aux effets pervers provoqués par la mise en application de ce nouveau système de facturation, l'Arsel a demandé à l'opérateur Aes Sonel de suspendre sans délai la mise en œuvre du Cms », écrit Jean Pierre Kedi.

Descente sur le terrain

Le successeur de Pierre Ndouga Hell lui demande par ailleurs d'attendre les résultats du contrôle du comité ad hoc dont la mise en place, d'après lui, a été instruite par le Ministère de l'Energie et de l'eau (Minee).Ce mardi 16 août 2011, le DG de l'Arsel a fait une sortie tonitruante à la radio nationale, au journal de 13 heures, où il a été plus incisif. Et précis. Rien à voir avec le communiqué susdit. En effet, ce dernier a proclamé officiellement la mort du Cms. «De fait, on devrait retourner à l'ancien mode de facturation. Le nouveau a montré ses insuffisances et génère des taux de désagréments élevés », a-t-il lâché. «De nombreuses plaintes sont venues confirmer que ce n'était pas une application performante », a-t-il ajouté. Jean Pierre Kedi a profité de cette tribune pour justifier cette décision qui intervient quand même trois mois après l'entrée en service du Cms. «Notre décision a tardé parce que l'Arsel a d'abord commencé à solliciter l'opérateur pour avoir un maximum d'informations sur sa démarche qui a été unilatérale. Ensuite, l'Arsel s'est référée au Minee pour qu'une approche concertée soit faite sur la question. Cette approche a permis de mettre sur pied un comité ad hoc qui a évalué cette application », explique Jean Pierre Kedi, visiblement très déterminé à aller jusqu'au bout de son combat. Surtout à ne pas céder à une quelconque pression venant de la hiérarchie de l'entreprise de production, de transport et de distribution de l'énergie électrique. «La loi de 1998 donne la force au régulateur et ses décisions sont sans appel », souligne-t-il, en annonçant d'ores et déjà des descentes sur le terrain dès le 23 août 2011. «Nous allons évaluer le processus sur le terrain », promet-t-il.

Du côté de l'opérateur incriminé, il n'y a rien à se mettre sous la dent. Saisi cette matinée du mercredi 17 août 2011 à travers une demande expresse, ce dernier n'a pas réagi jusqu'à ce que nous mettions sous presse. Mais, d'après quelques sources généralement bien introduites, cette décision de l'Arsel a surpris plus d'une personne dans cette entreprise, au regard des avancées remarquables notées depuis quelques semaines.

En effet, nos informateurs apprennent que tous les problèmes qui se posaient ont été résolus et la relation avec les clients est aujourd'hui stabilisée. «Les activités de relève, de facturation et de distribution de factures avec des fréquences mensuelles de remise des factures sont stabilisées », rassurent-elles. D'après nos sources, il n'y a plus péril en la demeure. Car, « la situation est revenue à la normale et nos clients reçoivent en principe une seule facture établie mensuellement » (sic). Mais, d'où vient-il alors que l'Arsel agisse maintenant, au lieu de le faire quand les désagréments étaient plus ressentis ? Mystère.

La nouvelle facturation en question

Le Custumer Management System (Cms). Voilà le nom de la nouvelle application de facturation de l'électricité d'Aes Sonel qui refait encore la une, après avoir fait jaser les deux premières cités du Cameroun, au lendemain de son expérimentation en avril 2011. En effet, ce système a été mis sur pied pour améliorer la gestion de la clientèle de plus en plus nombreuse et exigeante, devenue pratiquement impossible de gérer avec l'ancien système. Seulement, la phase expérimentale a fait face à plusieurs difficultés contextuelles. Entre doubles factures, hausse drastique des montants à payer, brouille dans la distribution des factures..., le nouveau système de gestion de la clientèle a accumulé les ravages à Douala et à Yaoundé.

Des désagréments justifiés par des besoins de rodage, d'après Aes Sonel. L'opérateur d'électricité a divulgué un communiqué en juillet 2011 où il a calmé le jeu, sans verser dans la polémique. « Aes Sonel prend les engagements suivants : annuler plus rapidement toute facture dont le prix du Khw se confirmera comme étant plus élevé que la consommation mensuelle habituelle et informer tout client dont la facturation lui semblera irrégulière avant toute action », pouvait-on lire dans ledit communiqué. L'entreprise s'est aussi engagée en faveur des clients qui n'ont pas reçu de facture, ou qui en ont reçu plus d'une à des dates plus rapprochées que d'habitude. Pour cette catégorie de clients, Aes Sonel a accordé trois concessions de taille. Un délai plus long pour le paiement des factures, un moratoire jusqu'à 12 mois sur simple demande et une suspension des actions de coupure au cours de cette période transitoire. Visiblement, ces engagements n'ont pas été du goût de l'Arsel qui agit enfin. Après plusieurs années d'inertie et de passivité.


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