Ollanda Humala a décidé de suspendre jusqu’à nouvel ordre le programme d’éradication du coca, à la grande surprise des Etats-Unis.
Cette mesure annoncée hier par Ricardo Soberon, le chef de la commission nationale de lutte anti-drogue au Pérou, est vraiment inattendue. Soberon a annoncé que le gouvernement d’Humala avait pris cette mesure afin de « réévaluer les différentes options possibles pour lutter contre le narcotrafic. » Une décision qui a choqué à Washington qui soutient depuis Janvier dernier un programme d’éradication du coca au Pérou.
Humala, qui a été élu président en Juin dernier, veut renégocier avec les Etats-Unis la coopération conjointe contre le trafic de drogue au Pérou. Humala estime que les différentes politiques instaurées jusqu’à maintenant ont toutes échouées, la culture du coca s’étant accélérée au Pérou ces dernières années. Or, le coca est à la base de la production de la cocaïne.
L’ambassadrice des Etats-Unis à Lima, Rose Likins, a aussitôt réagi : « nous attendons une explication convaincante de la part du gouvernement péruvien alors que nous avons débuté ce programme d’éradication en Janvier dernier et que les Etats-Unis ont investi plus de 10 millions de dollars. Je comprends qu’avec le changement de gouvernement on souhaite mettre en place une nouvelle stratégie mais j’aurais apprécié d’être mise au courant beaucoup plus tôt. Je suis à la disposition des autorités péruviennes pour travailler sur ce dossier. »
Le ministre de l’intérieur a tenu à confirmer l’implication totale de Humala pour réduire la culture du coca. Le chef de l’état veut simplement revoir la stratégie globale. Le Pérou est aujourd’hui le deuxième producteur de cocaïne au monde derrière la Colombie. Depuis quelques mois, Humala n’a pas paru très convaincant concernant sa volonté de réduire l trafic de drogue au Pérou. A la fin de sa campagne électorale, il avait promis de recevoir les producteurs de coca qui n’ont pas d’autres ressources pour gagner de l’argent.
L’ancien ministre de l’intérieur, Fernando Rospigliosi, estime qu’Humala revient sur ses promesses électorales où il avait déclaré qu’il lutterait contre le trafic de drogue : « le 28 Juillet dernier, Humala nous dit qu’il va continuer le programme d’éradication et hier, il demande à son ministre de l’intérieur de suspendre le programme. C’est incompréhensible. »