Taxe additionnelle sur les plus hauts revenus : une fausse bonne idée ?

Histoire sans doute de vouloir suivre l’exemple donné par le milliardaire américain Warren Buffet, quelques personnalités des affaires et de la politique réclament aussi la mise en place d’une taxe additionnelle sur les plus riches (on se demande si d’ailleurs ce n’est pas juste pour que l’on parle d’eux dans la presse…).

Ainsi, Maurice Levy, le dirigeant de Publicis, et Pierre Bergé estiment qu’une contribution exceptionnelle devrait être mise en place, idée partagée par Bertand Delanoë qui estime que l’Etat devrait instaurer un « impôt exceptionnel » sur les patrimoines de plus de 5 millions d’euros ainsi que sur les revenus de plus de 20.000 euros par mois.

Le concept en lui même n’est pas fondamentalement mauvais mais là où le bas blesse c’est qu’en France les mesures temporaires ont la fâcheuse manie de devenir définitives.
Qui se souvient que le principe de la vignette automobile instauré en 1956 ne devait être en place que quelques années et servir à financer uniquement les revenus minimums accordés aux personnes âgées ?
De même, la contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS) a été instaurée en 1996 afin de réduire l’endettement de la Sécurité sociale, qui n’a depuis cessé de croitre !

La France, tout comme la plupart des pays, crée des impôts mais ne les supprime pas quelques années plus tard, normal puisque cela reviendrait pour l’Etat à se priver de ressources financières auxquelles il s’est habitué.
Mais à l’arrivée ce sont toujours les contribuables français qui paient, supportant ainsi le poids de nouveaux impôts et taxes tels que la TVA, la CSG, la CRDS, l’impôt sur le revenu, les impôts locaux et fonciers ainsi que, pour les plus riches, l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

Mais ne serait-il pas plus simple de tout simplement revoir l’ISF qui vient justement d’être modifié, ainsi que l’impôt sur le revenu?
Car il serait quand même bien plus simple de rajouter une ou deux tranches d’imposition à ces deux impôts plutôt que de créer un nouvel impôt, qui se grefferait par dessus les impôts sur la fortune et sur le revenu déjà existants ?
A moins, effectivement, que quelques hauts fonctionnaires préfèrent justifier leurs salaires en nous sortant un super-impôt exceptionnel qui n’aura de super que le nom et en tout cas rien d’exceptionnel !