Les chercheurs confirment le rôle protecteur de la vitamine D contre le cancer du colon, en ralentissant l'action d'une protéine clé dans le processus de développement des cellules cancérigènes du colon. Un manque de vitamine D augmente ainsi l'agressivité du cancer. Cette recherche publiée dans la revue PLoS One du 15 août incite au développement de médicaments basés sur la structure de la vitamine D pour le traitement de patients en phases initiales de cancer du côlon. Elle rappelle aussi, qu'une exposition au soleil de seulement 10 mn par jour garantit un apport suffisant en vitamine D.
L'effet protecteur de la vitamine D et de ses dérivés contre certains types de cancer n'est pas nouveau. Dans le domaine du cancer du côlon, de nombreuses études expérimentales et épidémiologiques montrent que la vitamine D3 inhibe la croissance des cellules cancéreuses. Ces chercheurs de l'Institut d'oncologie de Vall d'Hebron (VHIO) confirment aujourd'hui le rôle central de la vitamine D, plus précisément de son récepteur (VDR), en ralentissant le action d'une protéine clé dans le processus de transformation de cellules cancérigènes du colon.
La protéine “coupable”, la bêta-caténine: Lorsque la transformation tumorale commence, la protéine, qui se trouve normalement dans les cellules épithéliales intestinales s'accumule en grandes quantités dans les cellules, dans le noyau cellulaire, et facilite le processus cancérigène. Cette étude confirme le rôle central du récepteur de la vitamine D dans le contrôle du signal anormal qui déclenche la croissance et la prolifération incontrôlée des cellules du côlon menant au développement d'une tumeur. Le Dr. Héctor Palmer, coordinateur de l'étude explique: “La stimulation de ce récepteur inhibe l'action de la protéine bêta-caténine, interceptant la série d'événements qui transforme la cellule intestinale en cellule tumorale maligne".
La vitamine D pour réduire l'agressivité du cancer: L'étude a été menée sur des souris puis sur des cellules humaines de cancer du côlon. Les souris ont été utilisées pour reproduire les phases initiales du cancer du côlon. Les souris privées de récepteurs VDR et qui ne répondent donc pas à la vitamine D, présentent des tumeurs de plus en plus agressives en comparaison de souris avec VDR. En revanche, le nombre de tumeurs n'est pas influencé par l'absence de VDR, ce qui indique que ce facteur ne protège pas contre l'apparition de la tumeur, mais intervient dans sa phase de croissance, pour réduire son agressivité.
Lorsque les chercheurs analysent le rôle du récepteur VDR sur des cultures cellulaires cancéreuses humaines du colon, ils observent que la concentration de la protéine bêta-caténine augmente dans les cellules privées de récepteur. Ces conclusions confirment les résultats observés chez les souris. Dans deux tiers des tumeurs avancées du cancer du colon il y a manque de VDR.
La vitamine D joue donc un rôle essentiel dans les phases initiales du cancer du côlon et une carence en vitamine D constitue un facteur de risque dans le développement de tumeurs du côlon. Ces données incitent au développement de médicaments basés sur la structure de la vitamine D pour le traitement de patients en phases initiales de cancer du côlon.
L'apport de vitamine D, rappellent les auteurs, peut s'effectuer par l'alimentation, notamment le lait et les huiles de poisson, mais également par l'exposition au soleil. 10 minutes au soleil tous les jours (aux heures les moins chaudes de la journée) sont suffisantes pour stimuler la production de vitamine D.
Source: PLoS One 6(8): e23524. doi:10.1371/journal.pone.0023524 “Vitamin D Receptor Deficiency Enhances Wnt/β-Catenin Signaling and Tumor Burden in Colon Cancer” et Vall d'Hebron Institute of Oncology“CONFIRMATION THAT VITAMIN D ACTS AS A PROTECTIVE AGENT AGAINST THE ADVANCE OF COLON CANCER”(Visuel VHIO, vignette PloS One “Différentiation markers in mouse colon tissues”)
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