Ce temps-là, déjà copieusement balafré par l’arrivée de structures qui confondent enfants et clients (sans gain réel ni pour la sécurité ni l’éducation) serait révolu, car l’engagement de ses animateurs est contraire au droit social européen…
Le principe de l’engagement éducatif
Malgré la structuration des métiers de l’animation dans les années quatre-vingts, les colonies de vacances conservaient le bénéfice de leur tradition. Le personnel pédagogique était ainsi indemnisé selon des barèmes forfaitaires, précisés dans l’annexe II de la Convention collective de l’animation. Ceci pour les distinguer fermement des professionnels travaillant à l’année, relevant eux de l’annexe I. C’est vrai, le traitement des occasionnels n’était guère favorable, mais le fonctionnement des séjours sur 3 semaines, avec des alternances de phases plus ou moins intenses, permettait à tous de trouver un juste équilibre entre travail, plaisir et partage.
L’abrogation de l’annexe II portant sur le personnel pédagogique occasionnel des centres de vacances par les textes relatifs au volontariat associatif et à l’engagement éducatif (loi n°006-586 du 23 mai 2006 et décret n°2006-950 du 28 juillet 2006) a entraîné la mise en place d’un nouveau système d’indemnisation : le fameux C.E.E.
Il est précisément destiné aux personnes qui, durant leurs congés ou leur temps de loisirs, souhaitent s’engager dans une action d’utilité publique auprès des enfants et des jeunes en encadrant occasionnellement les accueils collectifs de mineurs moyennant une rémunération forfaitaire. Mal encadré, malgré quelques interdictions de principe, ce système fait l’office d’une application large, et notamment dans le champ commercial et touristique.