La main invisible : de moins en moins invisible ?

Publié le 18 août 2011 par Leblogdudd

Malgré la complexité de la crise financière, aussi appelée pyramide Madoff de la dette, certains peuples commencent à voir de plus en plus cette fameuse main invisible du marché. Dans les années 80, des gouvernements aux USA et au Royaume-Uni, sous Reagan et Thatcher, avaient utilisés des subterfuges pour faire passer leurs réformes de démantèlement des services publics en faveur du secteur privé. Ces gouvernements ont poussé tous les autres, jusqu’à maintenant, et même les plus sociaux-démocrates d’entre eux comme la Suède ou la Finlande, à mettre en place des politiques ultra-libérales par peur de perdre de la croissance ou pour essayer de relancer la croissance. Disons-le clairement, tout ceci n’a aboutit qu’à une croissance allant dans un sens, celui une richesse inégalement répartie, plutôt en faveur d’une infime partie de la population, plutôt que de voir tout cet argent gaspillé par des droits pour les plus pauvres, une sécurité sociale ou encore l’école publique. Depuis nous voyons en France par exemple, le coût de l’éducation augmenté, notamment les coûts annexes liés à l’achat de fourniture, les frais de santé augmentés ( voir [1] ou [2] ), ainsi que les impôts baissés pour les 10% les plus riches. Pourquoi ?

Pendant très longtemps nous avions accusé les politiques de ne pas agir, depuis la crise de 2008, le brouillard est de moins en moins épais. Les grecs par exemple, ont vu apparaître le FMI et se rendent compte que les Banques spéculaient sur leur dette. Les agences de notation, qui font la pluie et le beau temps en ce moment, ont commencé à faire frémir d’autres pays européens en prédisant la baisse de leur note sur les marchés (note qui permet d’évaluer la solvabilité d’un pays et sa capacité à rembourser sa dette). En fait, tout le système qui s’était mis en place, a poussé tous les pays à s’endetter plus et que finalement c’était la seule façon de créer de la croissance, est maintenant visible : les banques d’un côté, les agences de notation et autres fonds d’investissements décident ou pas la survie d’un pays. Qu’est-ce qu’un citoyen lambda peut faire, mis à part voter, pour changer les choses. Son vote ne sert plus à grand chose puisqu’au final ce sont les banques et les fonds d’investissement, dans la nouvelle agora que sont les places boursières, décident de ce que doit ou ne doit pas faire un pays. Vous vouliez mettre votre enfant à la crèche ? finalement il n’y a plus de place, manque d’effectif et conséquence directe des baisses dans les dépenses de l’Etat et des collectivités locales.

Qui accuser alors ? En qui avoir confiance ? Pourquoi le peuple fait-il encore aveuglement confiance au système capitaliste ? On attend peut-être de voir quelqu’un à la barre écoutant ses chefs d’accusations. Nous avons eu Madoff l’an dernier, ou encore Jérôme Kerviel, apparemment ça n’a pas été suffisant.

La crise de 2008 a révélé des noms d’organismes jusque là inconnu du grand public : Goldman Sachs, Morgan Stanley, Standar’s and Poor par exemple … Groupes financiers et Agences de notation décident désormais de ce que les États doivent faire ou ne pas faire. C’est probablement ce qui rend les citoyens de certains pays complètement impuissant car ils ne peuvent pas faire confiance en leurs élus pour qu’ainsi la Finance soit au service de l’économie. Ce qui devient aussi de plus en plus visible, c’est le conflit d’intérêt entre politiques et la finance internationale. Toutes ces affaires qui se réglaient en secret auparavant sont maintenant en une des journaux. Ce n’est plus de la corruption mais bien conflit entre l’intérêt financier et l’intérêt général.

Est-ce que se débattre dans l’eau nous sauve de la noyade ? parfois oui mais des fois non. Les politiques jouent à cela avec nous : gesticuler et montrer qu’on agit pour éviter la noyade de nos économies et pourtant ça n’arrange rien.

Pour creuser le sujet, voir une chronique sur France Info à propos de la crise actuelle ou un article de Pierre Larouturou sur reporterre.net.

  1. http://www.leparisien.fr/laparisienne/sante/les-depenses-de-soins-de-ville-progressent-de-3-1-sur-le-premier-semestre-2011-01-08-2011-1552863.php
  2. http://www.itele.fr/video/la-rentree-va-couter-cher