» Si nos existences sont dominées par une recherche du bonheur,
peu d’activités peut-être révèlent autant de choses sur la dynamique de cette quête-
dans toute son ardeur et tous ses paradoxes-que nos voyages.
Ils expriment, si mal que ce soit, une compréhension de ce que la vie pourrait être,
en dehors des contraintes du travail et de la lutte pour la survie »
L’art du voyage, Alain de Botton
Hauteurs de Cannes, août 2011, 15h00, 32°...
Traverser Nice dans un sens puis un autre pour une glace chocolat/orangette chez Fenocchio, traverser Cannes dans le même esprit pour un sorbet à la pêche de vigne chez Jean-Marie Glacier, inventer mille manières de se sustenter pour toujours laisser une place au sorbet gingembre de Vilfeu…S’arrêter au bord des routes à la recherche du parfait bagnet, celui qui renfermera autant le gout de la tomate que celui du temps passé au soleil…dénicher les moindres marchés paysans pour se gaver de légumes ensoleillés…provoquer les rencontres nécessaires pour se faire recommander la meilleure boulangerie du coin…passer un temps non mesuré à cuisiner les artisans pour comprendre « pourquoi mais pourquoi c’est si bon ce qu’il y a dedans? »
Et emmener avec soi dans ces quêtes que d’aucuns qualifieraient de « pêcheresses », sa tribu qui finit par trouver cela normal, qui pense même parfois que c’est cela le voyage.
Puis à l’inverse, longer la côte pour rendre visite à des amis chers et être reçus avec un fondant inoubliable aux abricots et oranges de la région, s’arrêter affamés au bord de la route et être transportés par la suavité d’une sauce tomate maison, marcher des heures en oubliant le temps et devoir s’arrêter chez le dernier traiteur ouvert pour y déguster contre toute attente la meilleure ratatouille de sa vie (vraiment…) « faite avec de bons légumes mais surtout avec du temps »…
Et constater que la dite tribu se réjouit aussi de ces bonnes surprises inattendues et les accueille comme des cadeaux.
Et réaliser en rentrant à la maison que les meilleurs souvenirs sont ceux de ces longues marches contemplatives et gourmandes, des réflexions et confidences glanées sur le chemin, de ces petites silhouettes accompagnées d’une plus grande qui marchent devant moi du même pas parfois joyeux, parfois fatigué. On revient riche de ces histoires que l’on se raconte en marchant, qui nous mettent au diapason de ce qui s’est passé dans l’année écoulée, les pensées qui affleurent et s’égrènent pour accompagner les pas, toujours dans la perspective joyeuse de se régaler à l’arrivée. Et chantonner en soi « c’est si bon de se dire des mots doux, des petits rien du tout mais qui en disent long ».
La langue, enjouée à la perspective d’un plaisir à venir, se délie et se confie. La gourmandise encore une fois a donné un relief à ces moments de vie.
Je ne sais pas si c’est bien ou mal, mais qu’est ce que c’est bon…
En cadeau et à partager sans modération :
En plus de Jean-Marie Glacier (photo plus haut)
4 Av. Roi Albert 1er – Cannes
Praliné/feuilletine, Marron glacé
Vilfeu Glacier
14 Rue Bivouac Napoléon -Cannes
Chocolat/orangette, Sorbet orange, Vanille /meringue
Fenocchio
2 Place Rossetti – Nice
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