Maroc : les mutuelles menacées de déficit
Depuis maintenant 34 ans, le tarif de la cotisation à l’assurance complémentaire en vigueur au Maroc est de 15 Dirham par an. Les mutuelles risquent ainsi le déficit à cause de cette faible cotisation, d’où leur proposition d’augmentation de tarif pour une fourchette comprise entre 25 et 150 Dirham par an. En outre, les mutuelles souhaitent qu’un nouveau mode de gestion soit adopté pour leurs unités de soins.
L’Union mutuelle marocaine (UMM), qui regroupe huit mutuelles adhérentes à la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS), a récemment organisé une réunion dont l’objectif est d’améliorer le fonctionnement de la couverture médicale. Avec la participation de la CNOPS et de l’ANAM (Agence nationale de l’assurance maladie), cette rencontre a été une occasion pour discuter des difficultés quotidiennes de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) et trouver des moyens pour renforcer la mutualité.
Selon les responsables de l’UMM, les mutuelles sont confrontées à de multiples problèmes qui les empêchent d’assurer une couverture médicale de qualité. Parmi ces problèmes, deux en sont plus importants : les finances et le domaine juridique.
Concernant le volet financier, la CNOPS accorde pour les mutuelles un budget forfaitaire de 6 millions de Dirham pour le traitement et la liquidation des dossiers. Mais avec l’augmentation du nombre de dossiers à traiter, les mutuelles trouvent ce budget insuffisant et demandent qu’il soit révisé à la hausse. Il est également indispensable d’augmenter le montant de la cotisation, aussi bien pour les actifs que pour les retraités. L’UMM propose ainsi une cotisation minimale de 25 Dirham, avec un plafond de 150 Dirham pour les actifs et de 75 Dirham pour les retraités. Cette augmentation de cotisation permettrait une amélioration des prestations : le taux de couverture complémentaire passerait de 16% à 20%, et le taux global de couverture pour les fonctionnaires assurés auprès de la CNOPS serait de 90%.
Concernant le volet juridique, il est nécessaire, selon les mutuelles, que les structures de soins qu’elles gèrent soient mises à niveau sur le plan juridique. Les mutuelles proposent alors de se désengager de la gestion de diverses unités de soins pour les laisser être gérées par des entités spécifiques.
Tous ces dossiers seront encore étudiés et discutés au sein de la Commission tripartite (UMM, CNOPS et ANAM) créée à la mi-juillet. Celle-ci se penchera sur des propositions qui feront l’objet d’une discussion lors de la prochaine réunion des trois parties, prévue pour le 15 août.