PRIMALE (Primal) de Josh Reed

Publié le 18 août 2011 par Celine_diane

Ils sont forts ces australiens tout de même ! D’un Wolf Creek révolutionnaire qui a insufflé terreur crasse et vent d’humanité au genre (le survival en pleine nature) au récent choc émotionnel d’un Animal Kingdom (côté polar), ils n’ont pas fini de nous surprendre. Ici, avec Primal, et sans trop s’emballer non plus, on assiste à une série B plutôt rigolote, qui manie second degré, déballage gore et efficacité avec un certain brio. En point de départ : le petit road trip de six copains (3 filles, 3 mecs), des clichés ambulants perdus en pleine forêt pour photographier les fresques d’une grotte vieille de 12 000 ans. Une baignade dans l’eau contaminée plus tard, et la blonde de service se transforme en femme Cro-Magnon, dents acérés, appétit dévorant. Et, si le reste de l’intrigue ne pousse pas la réflexion bien loin (échapper à la créature en plein rewind préhistorique), Josh Reed dispose quand même d’une nuée d’atouts de son côté, à commencer par un sens de la déconne aussi aiguisé que la dentition de mademoiselle, et un vrai plaisir à martyriser ses personnages.

Quelque part entre Les Ruines (pour la menace en vase clos) et Détour Mortel (pour le cadre naturel, et les bébêtes carnivores), Primal défile à une vitesse folle. Ce rythme effréné, le cinéaste (fils de Colin Eggleston, réalisateur de Long Weekend) le maintient sur 1h20 de crescendo horrifique ; le paroxysme de l’atrocité étant (vraiment) atteint dans un final tout aussi réjouissant que répugnant. Parce qu’il y mélange humour noir, surenchère et clichés, (et deux, trois bonnes idées autour de l’opposition bestialité / humanité, sur l’acte de tuer et l’instinct de survie), Josh Reed offre deux niveaux de lecture possibles : le sérieux d’un côté, la quasi parodie de l’autre. Oui, les personnages sont bêtes. Oui, la brune finit par écraser la blonde. Oui, on a déjà vu ça mille fois. Mais c’est si bon.



Sortie DVD : 18 août 2011.