La biopiraterie (ou biopiratage) est l'appropriation de connaissances biomédicales autochtones, par le biais de brevets, orchestrée par des firmes privées du génie génétique sans compensation pour les groupes autochtones qui ont initialement développé ces connaissances.
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Nouveau coup de tonnerre pour l'entreprise Monsanto. Le 11 août dernier, une ONG indienne a décidé de porter plainte contre le très décrié semencier américain pour biopiraterie. Une aubergine génétiquement modifiée serait au coeur de cette affaire.
L'Inde est un pays riche en biodiversité. Représentant 2,5% des terres émergées, le sous-continent se trouve être le refuge de pas moins de 7,8 % des espèces animales et végétales de la planète. Tant d'espèces dans un seul pays représentent un vivier extraordinaire. Ce qui explique pourquoi l'Inde est particulièrement exposée à la biopiraterie... Et cette fois-ci, c'est le semancier américain Monsanto qui est accusé du délit.
Inde vs. Monsanto
L'Autorité indienne de la biodiversité estime qu'en ne demandant aucune autorisation pour effectuer des recherches sur les variétés locales d'aubergines, Monsanto n'a pas respecté la loi sur la biodiversité. Une dizaine de variétés auraient ainsi étés utilisées pour mettre au point une aubergine génétiquement modifiée, destinée au marché indien. Et il semblerait que les agriculteurs aient été volontairement oubliés, afin que les bénéfices restent aux mains de la société.
L'organisation non gouvernementale à l'origine de la plainte, Environment Support Group, estime que "Monsanto était parfaitement au courant de la législation et l'a volontairement ignorée."
Monsanto rejette la faute sur ses collaborateurs
En 2005, Monsanto, son partenaire indien Mahyco et plusieurs universités indiennes s'étaient associés pour mener les recherches, avec l'appui de l'agence américaine de développement Usaid, favorable aux organismes génétiquement modifiés (OGM).
D'après l'hebdomadaire India Today, le semencier rejette la faute sur ses partenaires, l'entreprise indienne Mahyco et plusieurs universités indiennes, qui n'auraient pas demandé les autorisations ni fait les démarches nécessaires.
Avec cette affaire, les anti-OGM espèrent que la demande exprimée par le semencier en juin dernier pour le démarrage de recherches sur des oignons génétiquement modifiés sera rejetée.
C'est la première fois que l'Inde poursuit une entreprise pour acte de "biopiraterie". Cette infraction est passible de trois années d'emprisonnement.
Astrid Kergrohen