Lorsque sa femme Simin le quitte, Nader engage Razieh, mère au foyer à la recherche d’un emploi, pour s’occuper de son père atteint de la maladie d’Alzheimer. Il ignore alors que la jeune femme est enceinte et a accepté ce travail sans l’accord de son mari, également au chômage et en grandes difficultés financières. Une dispute entre Nader et Razieh sera alors à l’origine d’un enchaînement d’évènements qui échappe progressivement au contrôle des protagistes…
Entre le côté assez bouleversant du récit (malgré la simplicité relative de l’intrigue de base) et la profondeur des personnages (qui paraissent, chacun à sa façon, indispensable à l’ensemble), « Une séparation » s’impose comme un film riche en facettes qui capte l’attention du spectateur de la première à la dernière minute.
Tout au long du film, Asghar Farhadi nous donne un aperçu des différents points de vue des protagonistes, et les frontières entre le « vrai » et le « faux » (le bien et le mal ?) semblent souvent assez floues. Ainsi, les non-dits et les « vérités fluctuantes » jouent-ils un rôle primordial pour le déroulement des évènements… et de leurs diverses dérives. En dépit des spécificités apparentes de la société iranienne, les propos véhiculés par le film semblent finalement assez universelles. « Une séparation » aborde non seulement la question de la responsabilité, mais aussi celle de la culpabilité (à la fois pénale, morale et religieuse), et les protagonistes semblent – de manière paradoxale – à la fois acteurs des évènements et victimes des conséquences qui en découlent et qui développent, petit à petit, leur propre dynamique.
Entre les différents niveaux de lecture que nous propose et le titre et la force du récit, « » fait partie des films que l’on ne « quitte » pas en sortant du cinéma et dont les propos nous restent en tête, bien après la fin de la séance.