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MELANCHOLIA (Lars von Trier - 2011)

Par Actarus682
http://media.zoom-cinema.fr/photos/11450/affiche-melancholia.jpg"Le monde est un bel endroit, qui mérite que l'on se batte pour lui". Cette assertion de l'écrivain Ernest Hemingway, citée par le personnage de Morgan Freeman à la fin de Se7en, trouve dans le dernier film de Lars von Trier son exact opposé: le monde n'est pas un bel endroit, et ne mérite pas que l'on se batte pour lui.   Oeuvre fascinante, pessimiste, esthétiquement superbe, alternant tableaux visuels et caméra à l'épaule, Melancholia se pose en effet comme une peinture redoutable de la nature humaine, entre lâcheté, méchanceté, cupidité et intolérance, et peut par ailleurs s'interpréter comme l'excroissance ultime du précédent film du metteur en scène, Antichrist.   http://photo.lejdd.fr/media/images/culture/melancholia/4137983-1-fre-FR/Melancholia_pics_809.jpg   http://a7.idata.over-blog.com/520x266/2/43/67/20/blog24/kirsten_dunst-melancholia.jpg   http://4.bp.blogspot.com/-qHCV0tMwa2Y/TkQQumDJphI/AAAAAAAACdc/Xq3MsUipkKQ/s1600/melancholia-de-lars-von-trier-10454583iruih.jpg   Débutant par une succession d'images d'une beauté à couper le souffle illustrant l'état mental des personnages dans plusieurs des scènes à venir (idée d'une richesse et d'une intelligence remarquables), Melancholia s'intéressera par la suite au mariage de Justine (parfaite Kirsten Dunst, récompensée au dernier festival de Cannes) au sein d'une somptueuse demeure à l'intérieur de laquelle les aspects les plus bas et les plus vils de l'âme humaine se révèleront dans une succession de séquences où la caméra portée de Von Trier se fera l'écho du chaos ambiant.   http://www.waouo.com/wp-content/uploads/2011/08/melancholia-730x410.jpg   http://28.media.tumblr.com/tumblr_lnps9hZjLL1qc5buuo1_500.jpg   Au sein de ce maelström de comportements pitoyables des uns et des autres, le personnage de Justine, d'une tristesse maladive, erre de pièce en pièce, s'isolant du groupe, fuyant un monde qu'elle sait livré à sa perte, et dont elle se détache petit à petit, jusqu'à la quasi-catatonie. L'imminence du passage de la planète Melancholia à proximité de la Terre (passage dont l'issue sera dévoilé dès les premières minutes du film dans un plan à la puissance d'évocation foudroyante), achève de conforter Justine dans ses convictions sur le genre humain, ces dernières faisant l'objet d'un dialogue clé en fin de métrage entre elle et sa soeur. C'est en effet lors de cette scène capitale que l'enjeu et le sens du film seront clairement exposés, liant le tout dans une évidence d'un pessimisme dont la noirceur n'a d'égale que la lucidité. http://wegotthiscovered.com/wp-content/uploads/Melancholia.jpg http://www.cineaster.net/wp-content/uploads/melancholia-astre.jpg http://films7.com/7/img/Melancholia_Lars_von_Trier_Film_01.jpg Par ailleurs, l'une des autres forces du film repose dans la capacité du réalisateur à impliquer le spectateur dans une histoire d'apocalypse dont on se demande à chaque instant: "et si cela arrivait réellement ?". Le pur aspect "science fiction" du film prend alors ici des allures de probabilité tangible par le questionnement et la peur qu'il provoque. La lente approche de la planète Melancholia s'impose à la fois comme la fin de notre monde, mais aussi comme une possible sanction divine - (attention spoiler) - (l'éloignement de la planète en fin de métrage, puis son retour brutal vers la Terre) - (fin de spoiler) - témoignant ainsi d'une humanité qui court à sa perte et qui, à force de s'autodétruire, verra son monde partir en fumée. A ce titre, la dernière scène du film, l'une des plus belles et des plus émotionnellement secouantes que l'ont ai vues au cinéma (l'ultime image marquera à jamais les mémoires), achève le cycle d'une humanité qui se sera consumée de l'intérieur. Avec Melancholia, Lars von Trier signe assurément son film le plus abouti, narrativement, esthétiquement et émotionnellement. Oeuvre dont on ne ressort pas indemne, le film se ressent, interroge, et s'inscrira durablement dans les rétines, les mémoires et le coeur des spectateurs.

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