Communiqué de presse des indignés de Bayonne le mercredi 17 août 2011
Ce mercredi matin la délégation des citoyens indignés espagnols en partance pour Bruxelles est arrivée en France. Symbolique et important, ce franchissement plein d’engouement augure une union des peuples qui surpasse les délimitations géographiques.
Sur le pont piéton d’Irun, les espagnols, trépignant de leur côté, portaient de leur bras levés et de leur voix, les slogans de la démocratie en marche. Les français de l’autre côté, en joie de les accueillir, se tenaient banderoles et sourires aux lèvres. Notion de partage improvisée, les français soutenaient tantôt les slogans espagnols, tantôt leurs offraient une traduction française qui trouvait écho dans l’instant.
A 8 heures 15, les indignés espagnols ont traversé le pont dans la liesse, et une grande accolade franco espagnole sous les voix criant « abrazo colectivo ! » «(accolade collective) a eu lieu. Beaucoup d’émotion et de force se sont échangés, et sans perdre de temps dans une joie renouvelée la marche a foulé les premiers mètres français à Hendaye.
Leur rythme soutenu les fait arriver à Saint Jean de Luz à 11 heures 30, puis à Biarritz à 15 heures pour un casse-croûte au Rocher de la Vierge, où malheureusement devra se tenir une Assemblée Générale exceptionnelle !
En effet, la première étape française, Bayonne, a choisi son camp ! À 12 heures 30 les trois voitures, et six espagnols de la marche venus décharger une vingtaine de caissettes de nourriture près du mail en vue d’un pique nique citoyen se sont vu nez à nez avec un cortège de policiers croissant. A 13 heures, cinq voitures, deux camions de la police nationale, une douzaines d’agents, un tracto-pelle, deux poids lourds se trouvaient autour du mail Chao Pelletier. Les premiers exerçant une pression douteuse sur des citoyens venus se sustenter, les seconds barrant tous types d’accès au mail à grand renfort de blocs de béton.
« Nous nous demandons si leur agissement est légal sans arrêté municipal. Ils doivent avoir eu la crainte que les citoyens s’emparent de nouveau de la place publique, et sans doute que, recourir encore à la menace, comme la première fois que nous l’avions occupé, est une possibilité qui les met mal à l’aise, malheureusement pour eux, nous voulions juste nous asseoir et discuter ensemble… »
Il semblerait que l’application du droit démocratique a chaque jour un peu plus de chemin à faire dans notre pays ou nous n’avons plus d’argent pour la santé et l’éducation, mais ou nous pouvons mobiliser de façon démesurée des moyens d’oppressions contre la population.
Une Assemblée Générale citoyenne se tiendra ce soir et demain à 19 heures sur la mail Chao Pelletier à Bayonne.
« Car nous savons que remettre en cause le système, c’est remettre en cause les acquis individuels, c’est avec cette peur que flirte les gouvernements en place : « cette démocratie falsifiée qui te donne juste assez pour que tu puisses la boucler » comme le dit le chant des indignés.
Nous lançons un appel à tous les grévistes qui se sont dressés, mais de façon éparse et ponctuelle (Airbus, SNCF, France Télécom, Renault, Pole Emploi….), aux grutiers, magistrats, pécheurs, agriculteurs, aux policiers qui voient leur travail se compliquer chaque jour à cause des injustices croissantes, aux employés du système de santé qui voient l’hôpital devenir une entreprise, aux relais de l’éducation nationale qui se battent pour une éducation digne de nos enfants, aux étudiants qui ne se projettent plus, aux fonctionnaires encore au service du peuple malgré les pressions politiques, aux précaires des retraites ou de la vie, aux victimes des haines montantes dues à la division instrumentalisée des classes sociales, aux parents et enfants que nous sommes, garants de nos avenirs… « Ils ont le chiffre, nous avons le nombre ».
La discussion démocratique est ouverte sur le sol bayonnais, mail Chao Pelletier mercredi 17 août à 19 heures. Indignons-nous ! Ensemble ! »
Lisez aussi cet article qui relate l'expulsion des indignés d'un bâtiment vide qu'ils comptaient rénover et transformer en "maison du peuple". Une plainte de Castorama, qui semble faire de la spéculation immobilière, a déclenché une répression violente.